Non classé
Mardi 27 Août 2013 à 14h41
Nos fantasmes de femmes vu par les hommes

Appâtés par le fantasme, les hommes se laissent follement entraîner, et puis, parfois, oups, on regrette.
Sur la plage déserte
Voilà le fantasme de Nathalie, que nous appellerons « fantasme Ursula Andress/James Bond contre Dr No ». Oh oui ! l’amour sur une plage, c’est tellement romantique : le bruissement des vagues, le soleil couchant qui embrase le ciel pendant que le désir en fait autant avec nos corps bronzés. Sexy, le goût de sel de vos lèvres et le sable collé à vos fesses. Ce sable collé à vos... Ah, quand même, y en a pas mal, du sable... Il n’est pas collé qu’à mes fesses... Vous le saviez, que l’organe sexuel d’un homme doit être traité avec ménagement et pas avec du papier de verre numéro douze ? Parce que c’est ce qui se passe, là... Et le résultat de l’équation « sable + friction », c’est bien souvent « douleur extrême » associée avec « abstinence forcée pendant deux semaines ».
Dans l’ascenseur
Otis : Es-tu en sécurité ? Oui, carrément. Hélène s’y sent d’ailleurs si bien, dans l’ascenseur, qu’y faire l’amour est son fantasme. Et c’est maintenant, en rentrant de soirée avec son copain, qu’elle compte bien concrétiser. Les portes de la machine se ferment et, à peu près à mi-immeuble, elle appuie sur le bouton « Stop ». Son étalon, tout en se précipitant sur sa braguette (le temps est compté), croise les doigts en espérant qu’aucun voisin n’aura la fâcheuse idée d’aller promener son bouledogue français au cœur de la nuit. Fébrile, l’homme tente aussi d’écarter les pensées claustrophobes qui l’assaillent... Le faible volume d’air de cette boîte métallique... Les bouffées de chaleur qui commencent à se manifester. « Pouh ! Fait chaud, hein ? T’as pas du mal à respirer ? » halète-t-il, le visage ruisselant... « Non, non, je suis à ce que je fais », soutient-il dans un râle qui rappelle le méchant dans la série « le Caméléon », celui qui est toujours relié à la bouteille d’oxygène qu’il trimballe partout dans son caddie.
Dans l’avion
Le fantasme de Marie, c’est d’atteindre le septième ciel à 30 000 pieds d’altitude. Pour cela, à moins de bien connaître Superman, rien de tel qu’un voyage en avion. Le concept, assez excitant, réveille le Maverick (Tom Cruise dans « Top Gun ») qui sommeille en chaque mâle. Reste les détails pratiques : où faire l’amour, dans cet espace clos grouillant de passagers (on va faire comme si on n’avait pas de jet privé) et d’hôtesses de l’air ? La réponse, vous la connaissez : dans les toilettes, évidemment ! Alors, nouvelles questions : êtes-vous des hobbits ? ou des minipouces, peut-être ? Parce qu’il faut bien réaliser la taille de l’endroit où vous comptez vous ébattre... Entrer à deux, c’est déjà pas mal, mais y faire des mouvements, c’est une autre affaire. Sans compter que, des toilettes, même en business, ce n’est pas vraiment le top au niveau de l’excitation : poser ses fesses sur le lavabo encore humide suite au brossage de dents du monsieur du 58B, ça ne fait pas franchement vibrer. Et je vous fais grâce des données olfactives. Cela dit, si vous êtes un peu acrobate, que vous arrivez à oublier la lumière façon rayon surgelés, les taches sur le miroir, la poignée de la porte qui s’enfonce dans votre coccyx et les tambourinements du personnel navigant à qui on a déjà fait le coup, profitez-en, petits veinards.
Dans un champ
Ah, les champs de blé, les prés, les pâturages, si beaux et si accueillants lorsqu’on passe à côté d’eux, rapide, sur l’autoroute… D’ailleurs, le fantasme de Mélanie, citadine, c’est de s’y ébattre avec son amoureux comme Belle des champs, la blonde du fromage. Oui, une sorte de retour à la terre, une communion avec Dame Nature par une extase sexuelle à même l’humus fleurant bon le terroir et l’omelette aux cèpes. Les narines dilatées et les sens en alerte, la part d’animalité de l’homme répond « présente » à cet appel. Le problème de cette communion avec Dame Nature, c’est qu’elle est quand même bien, bien présente...
Sous toutes ses formes : ces cohortes d’insectes suceurs et piqueurs qui assaillent chaque parcelle de votre nudité, c’est la nature. La fourmilière sur laquelle vous avez posé votre tête, les feuilles d’ortie plaquées sur l’aine de votre compagnon, cette pierre très, très pointue, là, dans votre dos, c’est encore la nature. Les crottes de mouton que vous n’aviez pas repérées, c’est toujours elle. À se demander si elle aime vraiment que vous fricotiez en son sein, la nature. Stop, cessez de vous poser la question, la réponse est « non ». D’ailleurs, dès qu’il s’en est rendu compte, l’être humain a inventé le concept d’étage, de sommier à lattes et de fenêtres qui ferment.
Dans l’océan
Delphine préfère l’amour en mer, c’est juste une question de tempo.Pour être plus précis, elle fantasme sur l’amour « dans » la mer. Peut-être qu’elle aime les histoires salées ? En tout cas, la perspective de faire des papouilles dans l’eau plaît beaucoup à son fiancé, qui, tel David Charvet, franchit aussitôt les serviettes de leurs voisins de plage et plonge, avec la vivacité d’une loutre marine, en plein dans un banc de sable. Quand Delphine rejoint son homme de l’Atlantide, celui-ci, d’abord enthousiaste, déchante lorsque commence un ballet aquatique digne des meilleurs épisodes des plongeurs de la Calypso.
Car les amoureux, qui n’ont que l’un ou l’autre pour s’accrocher, sont malmenés par les vagues et par le courant qui les emporte irrémédiablement vers, au choix, un amas rocheux et sa colonie d’oursins, ou un tapis d’algues où nos deux protagonistes devront plonger les pieds avec dégoût. Bien sûr, on n’oubliera pas que la mer est un milieu hostile, aux multiples dangers. Je ne parle pas de tous ces masques et tubas décrivant des cercles autour de vous, mais du fait que vous ne savez pas respirer sous l’eau. Et ça, lorsqu’on n’a plus pied, c’est super déranbloups... bloups... Ah ! Voià le maître-nageur. Pas trop tôt.
Dans l’œuf du téléphérique
Ah, le bon air de la montagne ! C’est frais, revigorant, et certaines, comme Louise, diront même que c’est excitant : faire des galipettes dans une petite boîte accrochée au-dessus du vide en contemplant les cimes enneigées, c’est son fantasme.Son petit ami, le sourire brave dans sa combinaison fluo, lui assure qu’elle peut compter sur lui. Oui, cet homme qui d’habitude prend les œufs en s’accrochant comme un perdu à la barre, malgré la prise d’un quart de Lexomil, va assurer, qu’on se le dise ! Bon, il faut quand même faire vite, parce que le voyage ne dure pas deux heures et qu’un fantasme raté, c’est moche. Seulement, voilà, lorsqu’on est engoncés dans des combinaisons fluo et que l’on marche comme Robocop à cause de ces satanées chaussures de ski, la rapidité, c’est une gageure. Sans compter qu’il faut éviter les coups de pieds malencontreux (un tibia, ça casse) et bien sûr la chute de ces objets contondants et pervers que sont skis et bâtons. De plus, il fait super froid, et puis, c’est une idée, ou elle bouge beaucoup, la cabine ? Mieux vaut peut-être rester tranquille et ne pas trop s’agiter... Non, franchement, Louise, si tu as très envie on peut, mais est-ce que ça vaut vraiment le coup de transformer les vacances en fait divers ?
Au cinéma
Une salle obscure, une ambiance feutrée et confortable, des gens qui ne se doutent pas une seconde de ce que vous pouvez bien traficoter derrière leur dos : la salle de cinéma, le fantasme ultime de Karine. Le mâle embringué dans cette affaire est très consentant, mais se dit que, quand même, tout peut vite déraper. Bien sûr, il faut être seuls au dernier rang et espérer qu’il n’y aura pas de retardataire qui, en cherchant une place, pourrait éclairer vos ébats de l’écran de son portable.Le choix du film, aussi, est essentiel : impossible de faire l’amour devant une comédie. En effet, entendre une pauvre réplique du genre « Toi, la clocharde, ta gueule ! » (oui, je sais, « les Visiteurs », ce n’est pas super récent) et choper un fou rire est contre-productif pour l’atteinte de l’orgasme.
De même, la bande-son de films trop intimistes, où les personnages rêvassent des heures entières à la fenêtre, ne couvrira pas assez votre bande-son à vous, donc danger de se faire repérer, d’autant que les autres spectateurs commencent à s’ennuyer ferme. Privilégiez les films de guerre avec plein d’explosions, ou les films d’horreur avec des gens qui crient, à condition de ne pas regarder pourquoi ils crient : voir un flot d’entrailles jaillir de la bouche d’un cannibale psychopathe n’aide pas, croyez-moi. Et puis, comment s’installer ? Quelle position adopter ? Doit-on se rouler dans le pop-corn à même le sol ou jouer les acrobates dans des fauteuils aux coussins trop moelleux et aux accoudoirs bien trop durs ? Pas facile, tout ça... Hé ! Une idée ! Si on regardait plutôt le film ?
Source : www.cosmopolitan.fr