SUITE À UN FAIT DIVERS DRAMATIQUE, L’IRLANDE LÉGALISE L’AVORTEMENT SOUS CONDITIONS

SUITE À UN FAIT DIVERS DRAMATIQUE, L’IRLANDE LÉGALISE L’AVORTEMENT SOUS CONDITIONS

C’EST UNE PETITE AVANCÉE : LES IRLANDAISES DONT LA VIE EST EN DANGER POURRONT DÉSORMAIS AVORTER.

UN TEXTE VOTÉ APRÈS LA MORT TRÈS MÉDIATISÉE, EN OCTOBRE DERNIER, D’UNE FEMME ENCEINTE LORS D’UNE FAUSSE COUCHE.

Comme trop souvent, il faut des drames pour faire évoluer la loi. En Irlande, il a eu lieu en octobre 2012 dans un hôpital de Galway, dans l’ouest du pays. Une jeune dentiste de 31 ans enceinte de 17 semaines est admise à l’hôpital avec de violentes douleurs abdominales. Alors qu’elle est en train de faire une fausse couche, les médecins refusent d’interrompre sa grossesse car cette pratique est interdite dans le pays. Et passible de la prison à vie. Une semaine plus tard, la jeune trentenaire succombe d’une septicémie. Sa mort entraîne alors de grandes manifestations à Dublin pour réclamer un changement de la législation.
 
Une condamnation par la Cour européenne des droits de l’Homme
 
Ce n’est pas la première fois que l’intransigeance de la loi est remise en cause. En 1992 déjà, la Cour suprême irlandaise avait autorisé l’IVG dans les cas où il existerait un risque réel pour la vie de la mère. Cette décision qui au final n’a jamais été transposée dans la loi, faisait également suite à un fait divers : l’interdiction faite à une adolescente enceinte suite à un viol de se rendre au Royaume-Uni pour avorter. Puis en 2010, c’était au tour de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) de condamner l’Irlande pour avoir interdit l’avortement à une femme alors en rémission d’ un cancer, qui redoutait que la grossesse n’entraîne une récidive de la maladie.
 
Le risque de suicide pris en compte
 
Ce vendredi, les députés irlandais ont donc enfin fait évoluer la loi, rapporte Le Monde. L’avortement est désormais autorisé si la vie de la mère et en danger, mais pas pour les victimes de viols et d’inceste. Au-delà, des problèmes médicaux, l’avortement en cas de risque de suicide est également légalisé, mais il nécessitera l’avis d’un obstétricien et de deux psychiatres. Certains parlementaires très conservateurs craignent en effet que sous de faux prétextes les avortements se multiplient.
 
Dans ce pays très catholique, la loi fait face à de fortes réticences de la part des autorités religieuses et du lobby pro-vie. Très conservatrice sur les questions de société, l'Irlande a été le dernier pays d'Europe à légaliser très tardivement le divorce en 1996. Il est lui aussi soumis conditions drastiques. Pour pouvoir divorcer, un couple marié doit être officiellement séparé quatre années durant, explique La Croix. De son côté, Libération rappelle que chaque année plus de 5 000 Irlandaises sont contraintes d’avorter au Royaume-Uni, où cet acte est légal depuis 1967.
 
Le débat relancé au Chili avec la grossesse d’une fillette de 11 ans
 
A noter qu’au Chili également, le débat sur l’avortement vient d’être relancé suite à un fait divers : la grossesse de Belen, 11 ans, violée par son beau-père de 32 ans. Si la santé de la fillette est menacée du fait de son jeune âge, l’avortement est interdit au Chili dans toutes les circonstances, relate Le Figaro.
 
Alors que l’ex-présidente Michelle Bachelet, candidate à la présidentielle de novembre prochain s’est déclaré en faveur de la légalisation de l’avortement en cas de viol et de risque pour la santé, la petite Belen a, elle, déclaré à la télévision qu’elle était prête à garder son bébé. "Ce sera comme une poupée que je tiendrai dans mes bras. Je vais l'aimer beaucoup même si elle est de cet homme qui m'a fait du mal. Cela ne fait rien, je vais l'aimer", a-t-elle confié.
 
source : grazia.fr
crédit : SIPA
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