L’ambiance. Il y a quelque chose de solennel quand on visite un musée. Comme si cette découverte répondait à un certain rituel : curiosité, puis surprise, enfin émerveillement. C’est exactement ce que l’on a éprouvé à la vue du défilé Valentino Haute Couture automne-hiver 2013-2014. D’abord, ce décor très “ cabinet de curiosités ”: têtes de zèbres, papillons multicolores, cornes de cerf, l’ambiance ne pouvait être plus insolite. Puis la stupeur, celle d’une collection où dominent les marron, beige, kaki, camel, et les matières lourdes comme la laine chevron, le cachemire double, la fourrure, les broderies tapisserie, des couleurs et matières inhabituelles pour le duo de créateurs italiens amateur de la légèreté de la dentelle et des couleurs innocentes comme le blanc, rose, bleu nuit et du rouge bien sûr, « la » couleur Valentino. Enfin l’émerveillement face à cette allure différente, moins innocente mais toujours juvénile, qui trace un nouveau cours, celui de Maria-Grazia Chiuri et PierPaolo Piccioli dans l’histoire de la maison de couture italienne.
La collection. Comme de coutume, le duo de créateurs respecte avec beaucoup d’attention les codes de la haute couture. En commençant par la noblesse et le travail des matières : dentelle, cachemire découpé, satin cuir. Les jupes sont en mosaïque de coquillages et plumes, les manteaux brodés de fils d’argent. On assiste au défilé comme si on regardait un cortège royal !
Ce qu’il fallait retenir. La laine chevron se mélange au vison, les insectes se posent sur les vêtements et les pochettes, le marron de retour sur les podiums, le nouveau tombé des manteaux. La princesse des bois qui défile sous nos yeux est le reflet de la nouvelle grammaire stylistique de la maison Valentino.