Mercredi 10 Juillet 2013 à 14h40
ESPRIT VINTAGE ES-TU LA?
Autant impulsée par les hommes que par les femmes, la mode Vintage automobile fait des ravages.
Les conductrices se voient au volant de vieilles Fiat 500 ou de Mini Cooper. Les hommes se projettent plus dans une GTI...
"T'es Ok, t'es bath, t'es In"... Depuis quelques d'années, la mode du " vintage " cartonne chez nous. Rien n'arrête cette tendance qui touche tous les domaines : après les vêtements, la déco, la pub, les tubes des années 80 (Patrick Hernandez en chef de troupe avec "Born to be alive")... Mesdames et... mesdames, voici les voitures "vintage" ! A la fois chic et rétro, on aime croiser la Fiat 500, Mini (de préférence John Cooper Works...), 205 GTI (1,9l de préférence, qui cote entre 8000 et 10 000 euros !! avec 100 000 km au compteur), golf Cabriolet (de plus en plus rare mais qui semble toujours appréciée) Golf GTI, super 5 Baccara, vieilles peugeot 204 ou 304 cab... Se retrouver nez à nez avec une Dauphine ou une 4L ne serait pas pour nous déplaire non plus...
Pourquoi cette mode Vintage ?
Les conductrices se voient au volant de vieilles Fiat 500 ou de Mini Cooper. Les hommes se projettent plus dans une GTI... Le côté mignon, artistique et suranné fait fondre les femmes. Tandis que les hommes plongent dans le mythe sportif... Orlane, artiste-peintre, 44 ans, ne pourrait plus se passer de sa Mini Cooper bleu. " Je ne me vois au volant d'aucune autre voiture que la Mini. Quand j'ouvre le garage le matin et que je la vois, mon moral est au top ! Et quand je me glisse à l'intérieur, je me sens à l'aise, prête à affronter la ville et le monde ! La Mini, c'est un tout : sa bouille, son charme de l'ancien, son passé... ".
On aime les voitures Vintage malgré leurs défauts
Comme les femmes ont du charme avec leurs (soit-disant) défauts (rides, nez de travers...que sais-je encore...), les voitures Vintage ont aussi de gros défauts qu'on leur pardonne :
. Elles surconsomment
. Leur finition (au sens large, incluant le confort, l'agrément de conduite) est souvent aléatoire
. Conduite sans assistance électronique donc relativement plus dangereuse
On leur passe tout car au XXIème siècle, les consommateurs sont en quête de réassurance et aiment retrouver des voitures qui ont fait leurs preuves :
. La finition aléatoire fait naître une certaine nostalgie ( par rapport aux intérieurs souvent trop aseptisés des voitures modernes).
. La conduite sans assistance tranche avec les ESP... parfois trop intrusifs dans les nouvelles voitures.
. Et puis, une bonne vieille boite de vitesse qui craque a plus de charme qu'une boite automatique à double embrayage, non ? Enfin... peut-être pas dans les bouchons.
New Beetle et Mini : les grands-mères "In"
En 1998, Volskwagen lançait la New Beetle, rescucitée de la Coccinelle de 1938. Trois ans plus tard, BMW tapait juste en produisant la fameuse Mini, originellement construite en 1959 (par Austin). Depuis, certains n'hésitent pas à les retaper. C'est le cas de l'entreprise My Mini Revolution. Faire du neuf avec du vieux n'a jamais été aussi branché ! Et oui, tout comme les tubes des années 80 sont remis au goût du jour en ajoutant une simple touche d'électro, certains modèles de voitures reçoivent quelques touches de déco, de peinture ou de coups de crayon pour nous permettre d'entrer nous aussi dans la légende...
Du vintage pour se démarquer socialement
Ces voitures plutôt rares ont aussi une autre fonction : nous démarquer socialement en ne possédant pas la voiture de Monsieur ou Madame tout le monde ! Ras le bol de voir des successions de 206 blanches, de clio noires dans les rues. Cette composante sociologique de la consommation explique sans doute une grande partie du phénomène actuel, en lien avec la boboïsation d'une frange de la population dans certains quartiers.
Les constructeurs automobiles l'ont bien compris et jouent sur la case nostalgie de notre cerveau en remettant au goût du jour des automobiles mythiques. Car nous sommes, au fond (et il paraît que c'est ce qu'il faut pour régénérer les neurones) de grands enfants ! Et cette nostalgie réanimée permet de donner un côté haut de gamme et glamour à des voitures basiques.Le récent retour de la DS chez Citroën étant l'exemple le plus fervent de cette mode du "Revival" automobile ! La mayonnaise prend !
"Les constructeurs reprennent les codes du passé pour rendre les modèles mythiques"
"Personnellement, quand j'étais petit, décrit Nicolas, ingénieur d'une trentaine d'années, dès qu'on voyait avec mon frère une 205 GTI, mon frangin disait "ça c'est ma voiture"... Et dès que c'était une super 5 Baccara je disais "ça c'est la mienne!". Au final, j'ai acheté une Baccara (mais mon frère n'a pas acheté de 205 gti...). Je pense que les constructeurs jouent pas mal là-dessus. Un jeune dans les années 80 qui a croisé ces voitures a aujourd'hui la trentaine et est susceptible de se payer l'une de ses successeurs. Le style néo-rétro (500, Mini, coccinelle) parle donc à toute une génération, une 206... beaucoup moins. La Golf GTI reprend un tissu écossais, comme sur les premières générations. Une manière de montrer que le code génétique de la voiture et surtout le mythe qui s'est forgé autour d'elle avec le temps sont toujours présents dans les modèles actuels. Et de fait, en reprenant ces codes du passé, les constructeurs contribuent à rendre ces premiers modèles mythiques".
Quand le "revival" suplante le "vival"...
Certaines voitures datant d'avant 1980 sont mieux équipées que certaines de même gamme actuelle. Dans une Baccara, par exemple, les sièges étaient en cuir Connolly (comme certaines Rolls Royce...). Impossible d'imaginer cela dans une Clio Initiale d'aujourd'hui !
Exhibitionnistes, passionnés ou les deux ?
Mais on peut facilement faire la différence entre ceux qui veulent juste se servir des voitures vintage comme des faire-valoirs pour en jeter au volant de leurs voitures vintage et les vrais nostalgiques. Les premiers ne sont pas prêts à mettre la main dans le moteur en cas de défaillance hautement probable (il ne savent même pas ou est la trappe d'ouverture du capot d'ailleurs), ils préfèrent donc des rééditions ou des versions entièrement restaurées (souvent très réussies d'ailleurs). Les seconds roulent avec une voiture dans son jus, avec des sièges un peu déglingués, un moteur qui démarre quand il veut et en tirant très fort sur le starter (qui se souvient du bon vieux starter!), une 1ère qui ne passe qu'une fois sur 4 et encore... avec un gros craquement de boîte ! La troisième est à la fois exhib et passionnée : on répare sa voiture la nuit et on crâne le jour, des Ray-Ban sur les yeux...
source : www.journaldesfemmes.com
credit photo : Fiat