Vendredi 5 Juillet 2013 à 12h12
BORDEAUX : GRAND CRU
Un récent sondage la hisse au second rang des villes préférées des Français, après Paris. Un succès qui ne doit rien au hasard. La métropole a dépoussiéré son image, avec près de 20 ans de travaux de réaménagement. Le lifting s’est avéré payant. L’an passé, la capitale girondine a attiré 3 millions de touristes. Ses atouts ? Une superbe architecture héritée du 18e siècle, ses grands vins, ainsi qu’un renouveau urbain et culturel réussi.
Bordeaux, ville du 18e
Bordeaux a retrouvé son lustre et sa beauté, tout en évitant de se muséifier. Mieux, cette ville est désormais réputée pour son dynamisme et son ouverture. Cette grande bourgeoise ne se résume plus à sa froide beauté d’antan.
Les façades des quais, conçues par Jacques Gabriel, l’architecte de Louis XV, ont retrouvé tout leur éclat. Cette superbe architecture a été saluée par l’Unesco, qui a inscrit Bordeaux au patrimoine mondial en 2007. En tout, 1 810 hectares, soit près de la moitié de la commune, font partie du périmètre classé.
Bordeaux était une cité importante dès le Moyen-Âge, mais elle connaît un essor considérable au 18e siècle. Elle doit sa prospérité à sa situation géographique et au développement de son port, à l’apogée du commerce triangulaire. Malgré sa tradition humaniste, la ville de Montaigne et de Montesquieu a participé à la traite négrière.
À l’essor colonial s’ajoute le développement du commerce du vin, pendant la seconde moitié du 18e. Les négociants font construire de somptueuses habitations et installent leurs chais dans le quartier des Chartrons, qui est devenu aujourd’hui très « tendance ».
Balade architecturale
D’autres grandes réalisations illustrent la splendeur de l’époque. La Place de la Bourse, anciennement Place Royale, inaugurée en grande pompe en 1755, détermine l’architecture des maisons particulières de la façade des quais sur plus d’1 km.
Autre chefs-d’œuvre, le Grand Théâtre néo-classique (aujourd’hui Opéra National de Bordeaux) signé Victor Louis et commandé par le Duc de Richelieu, ou encore le Palais Rohan (l’actuel Hôtel de ville), construit en 1771 sur la place Pey-Berland.
La ville devient aussi un lieu d’agrément. L’intendant Tourny fait réaliser le Jardin public en 1746, 10 hectares qui s’inspirent des jardins à la française de Le Nôtre. Très apprécié, il abrite aujourd’hui un arboretum, une bibliothèque et le Muséum d'Histoire naturelle (en travaux jusqu’en 2015).
À voir, à faire
Bordeaux compte 350 édifices classés ou enregistrés aux Monuments Historiques, dont 3 bâtiments religieux inscrits depuis 1998 au patrimoine mondial au titre des Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. Il faudra plus d’un week-end pour tout voir !
Voici les principaux sites à ne pas manquer :
- Bordeaux Monumental : une expo permanente pour mieux appréhender le patrimoine bordelais (28, rue des Argentiers).
- Le pont de pierre (photo) : construit sous Napoléon 1er, ce pont à voûte qui franchit la Garonne permet de relier le centre-ville au quartier de la Bastide sur la rive droite.
- La place du Parlement : de style Louis XV, aux allures de place italienne avec ses façades et ses hautes fenêtres.
- La place Pey-Berland, entièrement piétonne, elle abrite 3 monuments classés par l’Unesco : la tour-clocher de 8 m, la cathédrale gothique Saint-André et le Palais Rohan.
- La place de la Bourse, joyau du 18e avec sa fontaine des trois Grâces et ses bâtiments qui forment un U, c’est la carte postale de Bordeaux.
- La Grosse Cloche : il s’agit d’un beffroi, édifié au 15e siècle sur les restes de l’ancienne porte Saint-Eloy, composé de 2 tours circulaires de 40 m de haut, reliées par un bâtiment central surmonté de la cloche.
- La flèche Saint-Michel : elle culmine à 114 m et offre sans aucun doute l’un des plus beaux panoramas de Bordeaux, à 47 m.
- Le musée des Beaux-Arts : créé en 1801 sous Bonaparte, il présente un panorama des principaux courants de la Renaissance à nos jours. Il est en rénovation jusqu’en septembre 2013.
- Le musée des Arts décoratifs : construit en 1779, il présente une jolie collection exposée dans la suite des salons lambrissés de l'hôtel de Lalande. Il organise aussi des expos temporaires thématiques.
- Le musée national des Douanes : pour tout savoir sur l’une des plus anciennes administrations françaises.
- Le musée d’Aquitaine : inauguré en 2009 dans l’ancienne faculté des Lettres et des Sciences, ce musée est la mémoire de Bordeaux, de la préhistoire à nos jours.
- Le Centre Jean Moulin : à la fois centre de documentation dédié à la Seconde Guerre mondiale et un musée consacré à l’histoire de la Résistance, de la Déportation et des Forces Françaises Libres (place Jean Moulin).
Le vignoble à portée de ville
Impossible de parler de Bordeaux sans penser au vin. La ville s’est bâtie autour de ce commerce. Situés entre la place des Quinconces et l’Hôtel de ville, les Chartrons constituent l’ancien quartier des négociants de vin.
Installé dans une belle bâtisse 18e, le musée du Vin et du Négoce retrace les liens du vin avec la ville. Sa cave voûtée dévoile des objets et documents d’archives présentant le savoir-faire des ouvriers des chais. On termine la visite par une dégustation.
Pour parfaire vos connaissances, n’hésitez pas à faire un tour à la Maison des vins de Bordeaux, siège du CIVB (Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux). Au rez-de-chaussée, un joli bar à vin propose une carte à tous les prix. À l’étage, des cours ou des initiations de 2 h sont organisées par l’École du vin.
En ville, les bars à vin poussent comme des champignons. Celui de Max Bordeaux propose des grands crus au verre, une occasion rare de goûter à un Cheval Blanc ou un Mouton Rothschild sans se ruiner.
Pour aller plus loin dans la découverte, rien de tel qu’une immersion dans le Bordelais. L’office de tourisme offre une cinquantaine de circuits pour découvrir le vignoble.
Bientôt, le vin aura même droit à son temple au cœur de la ville : la Cité des Civilisations du Vin. Ce grand musée ouvrira ses portes en 2016 dans le quartier en pleine mutation des Bassins à Flots, au bord de la Garonne. Un projet pharaonique de 63 millions d’euros, qui table sur une fréquentation de 500 000 visiteurs annuels !
Enfin, une année sur deux, la ville organise une fête autour du breuvage de Bacchus : la prochaine édition de Bordeaux fête le vin se déroulera du 26 au 29 juin 2014.
Fiche pratique
Y aller ?
Bordeaux est reliée par le TGV à Paris et à d’autres villes françaises. Nombreux vols quotidiens au départ de l’aéroport de Mérignac vers les principaux aéroports français et européens avec Air France et Hop !
Dormir
Bon plan : le forfait Bordeaux découverte 3 jours/2 nuits à partir de 120 €/personne. Comprend 2 nuits en hébergement base chambre double avec petit-déjeuner, une visite de 2 h de Bordeaux, une visite d’une demi-journée dans le vignoble, l’accès gratuit à certains sites, une carte de transport 5 voyages, une bouteille de vin et une dégustation au bar à vin du CIVB.
Manger
Le bar-cave de la Monnaie. Un des établissements de la rue gourmande de Bordeaux où Jean-Pierre Xiradakis, ardent défenseur de la cuisine du Sud-Ouest, possède plusieurs établissements. On aime ses bons produits du terroir à déguster dans une ambiance conviviale.
source: routard.com