Vendredi 21 Juin 2013 à 11h23
COMMENT SE DEBARRASSER DE SES COMPLEXES AU LIT ?
Défauts physiques, peur de ne pas être à la hauteur… rien de tel pour gâcher la relation sexuelle que d’être obnubilé par ses imperfections.
Comment être à l’écoute de ses sensations – et de celles de son (sa) partenaire – si on est obsédé par l’idée de lui cacher nos capitons ou par la crainte qu’elle ne se moque de notre petit pénis ? Comme le définit très bien la psychologie, avoir un complexe, c’est focaliser sur une imperfection au point d’en souffrir et de s’empêcher de vivre. Et donc de jouir de l’instant.
Gagner en confiance en soi
On n’est jamais aussi sensuel et émoustillé que lorsqu’on se sent désirable. A l’inverse, si l’on s’estime « moche », cela risque fort de handicaper notre imagination érotique. Faire l’amour dans le noir, pour dissimuler le fait que notre dernière épilation remonte à un mois, ou bien en évitant soigneusement telle position qui fait lamentablement pendre notre poitrine ou saillir nos bourrelets, n’est pas le meilleur prélude à une sexualité débridée !
« Personne ne s’estime parfait physiquement, mais quand on ne s’aime pas, on va se trouver tous les défauts du monde et ne voir qu’eux », explique Mireille Bonierbale. Un miroir déformant qui explique que, à physique égal, certains oseront se montrer, tandis que d’autres feront tout pour se cacher.
Lutter contre sa tendance à la paranoïa
Le problème de la personne complexée, c’est qu’elle pense que les autres vont la regarder comme elle se voit. Elle ne se rend pas compte qu’elle se juge beaucoup plus sévèrement que n’importe qui. C’est bien connu, la grande majorité des hommes se moque complètement de notre cellulite et les femmes sont bien plus sensibles à l’habileté de l’instrument masculin qu’à ses dimensions.
Comment faire pour s’en convaincre ? S’efforcer de porter sur soi un regard plus bienveillant, celui qu’on aurait à l’égard d’un ami. Une preuve imparable : interrogeons cette copine irrésistible qu’on envie tellement. Eh oui, elle a, elle aussi, des complexes ! Alors, cessons de saper notre confiance en nous à coup d’autocritiques féroces, apprenons à voir aussi nos qualités et pensons plutôt à la carrière amoureuse de la chanteuse Barbara Streisand (malgré son grand nez) ou encore au palmarès de tombeur de Serge Gainsbourg. La preuve que la séduction n’a pas grand-chose à voir avec la réalité physique.
Vaincre le sentiment d’infériorité
La peur d’être jugé et rejeté si on n’est pas parfait prend souvent racine dans l’enfance. Mais cette tendance est renforcée par notre société et sa dictature de l’apparence et de la norme. Ce que Mireille Bonierbale appelle la « maladie des modèles ». Dangereux poison pour la personne complexée qui passe déjà sa vie à se comparer aux autres et trouve toujours qu’ils sont « plus qu’elle » : plus beaux, plus à l’aise, plus doués… Evidemment, si monsieur a déjà tendance à douter de lui-même et se nourrit de cinéma porno, il ne pourra que ressortir des séances tétanisé par la taille de son sexe.
Une inquiétude qui tourne presque à la vague de panique, au point que l’Académie nationale de chirurgie s’est sentie obligée de rappeler, il y a quelque temps, que l’opération de rallongement du pénis n’est pas dénuée de risque et que 85 % des demandes n’étaient pas justifiées. « Il y a une exploitation de la peur des gens pour leur vendre de la chirurgie esthétique, y compris intime », dénonce Mireille Bonierbale.
Penser à cet aspect des choses peut nous ramener un peu les pieds sur terre. Si l’on se fait tous refaire sur le même modèle, que deviennent notre identité et notre personnalité ? Sans compter que ces substituts suffisent rarement à réparer la peur de ne pas être à la hauteur.
Retrouver le « courage des timides »
Quand on redoute les moqueries ou un piètre 2 sur 10 au concours des performances, faut-il s’inscrire dans un club de sport ? Prendre des cours de lap dance ? Apprendre le Kama-sutra par cœur ? Ces courageuses tentatives ne suffiront sans doute pas à nous sortir de cette crise sexo-existentielle. Toute personne obnubilée par ses performances risque de ramener la relation sexuelle à une parade narcissique et à une pure séance de gymnastique, fort peu satisfaisante pour les deux parties impliquées.
Mieux vaut adopter quelques préceptes des thérapies comportementales. D’abord, prendre conscience des pensées qui nous enfoncent (« je suis moche », « j’ai peur d’être maladroit ») et s’entraîner à les repousser en pensant à quelque chose de plus agréable – les plaisirs que va nous offrir le corps de notre partenaire, par exemple, ou simplement le fait qu’il nous a choisie. Ensuite, oser « se jeter à l’eau » en s’exposant aux circonstances qu’on redoute… et se rendre compte qu’on n’en meurt pas. Enfin, tout bonnement, arrêter de cogiter pour se concentrer sur les sensations agréables et profiter du moment.
Le sexe se passe aussi ailleurs que dans la tête, que diantre ! Si cela ne suffit pas à se dégager des diktats de la mode et du manque d’estime de soi, il n’est pas inutile de recourir à quelques séances de psychothérapie. Parce que le sexe est bien meilleur quand on est persuadé « qu’on le vaut bien ».
source : www.femina.fr
credit photo : Getty Images