ELLE TENTE DE PASSER LE BAC À LA PLACE DE SA FILLE

ELLE TENTE DE PASSER LE BAC À LA PLACE DE SA FILLE

Une femme de 52 ans s’est présentée, hier, à l’épreuve d’anglais à la place de sa fille à Paris.

Elle a été confondue après deux heures de composition. Laetitia a 19 ans. Caroline D., sa mère, en a trente-trois de plus. Hier, cette quinquagénaire s’est glissée dans la salle d’examen d’un lycée parisien pour remplacer sa fille à l’épreuve d’anglais du bac. Baskets Converse au pied, jean taille basse et regard souligné par un maquillage très travaillé, la maman était sans doute persuadée que la différence d’âge ne sauterait pas aux yeux des surveillants. 

 
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Deux heures plus tôt, la mère de famille était arrivée sans aucun problème jusqu’à l’une des salles du lycée privé Bossuet-Notre-Dame où sa fille (non scolarisée dans l’établissement) passait le bac en candidate libre. « Nous recevons des candidats de tous les âges. Personne ne s’est étonné que cette adulte rentre dans le lycée au milieu des ados. Les vérifications des papiers d’identité et des convocations n’ont lieu qu’une fois que les candidats ont pris place dans les salles d’examen », précise un des membres de l’établissement scolaire abusé.
 
A 14 heures, Caroline D. s’est donc installée tout naturellement à une table d’examen, a sorti ses stylos et a entamé l’épreuve d’anglais LV1, une composition écrite prévue sur trois heures. Mais quelques minutes après, la surveillante qui vérifiait les identités des candidats (et qui avait contrôlé la fille de l’usurpatrice lors de l’épreuve de philo lundi matin) découvrait immédiatement la supercherie.
 
Le responsable du centre d’examen a été alerté dans la foulée. Pas question, pour autant, d’interrompre l’épreuve qui avait déjà commencé. « Une intervention pendant l’examen aurait pu perturber les autres candidats et se transformer en motif d’annulation de l’épreuve pour tout le monde », expliquait-on hier au lycée. Après avoir consulté le rectorat puis la maison des examens d’Arcueil sur la procédure à suivre, le proviseur du lycée a finalement prévenu le commissariat local de la « tricherie en cours » à 15h30.
 
« Quatre policiers en civil sont arrivés juste après », explique l’un des encadrants du lycée Notre-Dame. « Mais ils ne sont pas rentrés dans la salle d’examen. Une surveillante est allée demander à cette dame, qui travaillait sur sa copie depuis près de deux heures, de bien vouloir sortir. Elle l’a heureusement fait sans difficultés. Les quelque vingt autres candidats présents ne se sont sans doute aperçus de rien. »
 
Entendue « librement » au commissariat, Caroline aurait reconnu avoir usurpé l’identité de sa fille pour tenter d’améliorer ses résultats d’anglais. Elle devrait faire l’objet d’une convocation en justice ultérieurement. Contacté, le service interacadémique des examens et concours n’a fait aucun commentaire sur cette grossière tentative de fraude. Dans l’entourage du lycée, on rappelait hier que c’est la fille de l’usurpatrice qui serait la première à en subir les conséquences. La vraie candidate risque en effet d’être interdite de tout examen officiel pour une durée pouvant aller jusqu’à cinq ans.
 
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