Une grosse claque pour lui. » A partir du 22 juin, ce message sera au cœur d’une campagne pour lutter contre les « violences éducatives ordinaires ».
Afin de sensibiliser les parents, un clip d’une trentaine de secondes sera diffusé à la télévision, mais aussi sur Internet. Cette vidéo, réalisée par la Fondation pour l’Enfance, montre une mère qui gifle son enfant, excédée par le bruit qu’il fait alors qu’elle est au téléphone. La scène est ensuite diffusée au ralenti, pour voir la violence que représente un tel coup pour un enfant. Le message est clair : ce genre de geste est à proscrire. « Nous voulons montrer aux parents qu'il y a violence, qu'il y a traumatisme, que tout geste de violence physique envers un enfant peut avoir des conséquences sur sa santé physique et psychologique », explique à l’AFP le docteur Gilles Lazimi, médecin généraliste à Romainville (Seine-Saint-Denis) et coordinateur de la campagne.
Une loi pour interdire les claques ?
En France, de nombreux parents avouent pourtant avoir recours à une gifle ou une claque pour sanctionner leur enfant. Selon la Fondation pour l’Enfance, 50% d’entre eux estiment qu'il s'agit d'une punition « éducative ». Or, un simple coup peut avoir des effets dévastateurs sur les plus jeunes. « Une gifle interrompt l’activité cérébrale. Elle empêche l’enfant de penser, elle l’inonde d’hormones de stress, le dépossède de son corps, ce qui, à terme, peut l’inciter à mettre son corps en danger (vitesse, alcool…). Mais surtout, il finit par penser que frapper est un mode de communication, qu’aimer, c’est frapper. Et le jour où il sera parent à son tour, il lèvera la main sur ses enfants… », constate le docteur Gilles Lazimi dans « Le Parisien ».
Dans le monde, 32 pays ont adopté une loi pour interdire les « violences éducatives ordinaires ». En France, une proposition dans ce sens avait été formulée en 2010 par l'ex-députée UMP et pédiatre Edwige Antier. Une solution que soutient aujourd’hui Gilles Lazimi. « Une loi interdisant les claques permettrait aux parents de prendre conscience que ce n’est pas la solution », plaide-t-il dans « Le Parisien ».