Mardi 11 Juin 2013 à 12h12
PARLER DE SEXE EN COUPLE, COMMENT FAIRE ?
Pas facile de parler de sexe en couple.
Si une bonne communication affective est essentielle dans un couple, celle qui concerne le sexe l’est tout autant. Car, de la même façon que l’amour évolue avec la relation, la sexualité se transforme au fur et à mesure, d’autant plus à l’occasion de certains événements (grossesse, vie de famille, maladie, ménopause, vieillesse…). Passée la période de « lune de miel », où l’autre semble parfait, apparaissent souvent des petites contrariétés. Difficulté d’accès à l’orgasme, manque de rapports sexuels, caresses maladroites…ces déplaisirs nous sautent aux yeux et, plutôt que de se résigner, mieux vaut en parler pour inventer une sexualité différente, quitte à trébucher.
La dangerosité des non-dits
Dire à son partenaire qu’un petit quelque chose cloche au lit n’est jamais facile. Mais ne pas en parler peut avoir des effets désastreux. Car, à force de cumuler les griefs, on risque, soit d’en vouloir à son conjoint et ne plus le désirer, soit d’exploser un jour et de tout lui avouer, en employant des mots qui dépassent la pensée. Deux réactions qui peuvent détruire un couple à petit feu.
Assumer son « animal-sexe » pour se découvrir soi-même
Le sexe n’est pas que sexe. Il est aussi « un superbe outil de conscience et de croissance personnelle ». Car, à travers lui, nous découvrons nos parts d’ombres –du moins considérées comme telles hors du lit. Soumission, domination, possessivité…des envies parfois enfouies en nous-mêmes s’y révèlent…à condition de laisser parler son « animal-sexe » (son animalité), sans jamais le juger. En clair, oser exprimer ses envies à l’autre et les concrétiser, aide à être apaisé et épanoui côté sexe, cœur et esprit.
Que dire ?
Identifier ses désirs avant de les verbaliser
Pour faire part de ses désirs à son partenaire il faut, avant tout…les connaître ! Pour cela, on prend un moment, seule, et on imagine comment on aimerait faire l’amour. On se focalise sur chacun de ses 5 sens et l’on pense aux moments de la journée, aux positions, aux caresses, à la musique (éventuellement) que l’on affectionnerait le plus dans nos moments intimes. Une fois ce « tour d’horizon avec soi-même » effectué, il est plus facile d’évoquer ses désirs avec son partenaire.
Dire ce qui ne va pas, mais aussi ce qui va
Une bonne communication sexuelle dans le couple nécessite de dire ce qui ne va pas, mais aussi ce qui va. « Le piège, c’est de penser que ce qui ne pose pas de problème ne mérite pas d’être dit ». C’est tout le contraire. Des paroles gratifiantes aident le partenaire à accepter, aussi, celles qui le sont moins. D’autant que, si l’on se contente de dire à son conjoint qu’on n’aime pas les caresses sur les seins, cela ne lui indique pas, pour autant, le type d’effleurements qui nous émoussent. C'est bien dommage, car « il est plus facile de faire et de refaire ce que l’autre aime que de s’abstenir de faire ce qu’il n’aime pas. »
Oser dire qu’on a peur
Avoir peur d’être rejetée, de ne pas être une bonne amante, de ne pas avoir d’érection, d’éjaculer trop vite…foule d’angoisses sont souvent associées au rapport sexuel, côté féminin comme masculin. La peur n’est pas un problème en soi. Mais elle en devient un si elle est cachée au partenaire, au point d’avoir honte de cette inquiétude. A contrario, « si chacun peu dire sa peur à son partenaire, elle cesse d’être un problème ». Il ne faut donc pas hésiter à confier ses petits blocages pour tenter, dans un second temps, de les « apprivoiser », pour enfin les surmonter.
Oser dire non
Quand la tête pense « non », il est inutile, voire dangereux, de dire -ou de faire- « oui ». D’abord, parce qu’à tout accepter, on déstabilise son conjoint, qui ne sait plus si nos « oui » ont vraiment de la valeur. Ensuite, parce qu’à se forcer (soi-même !), on finit par accumuler de la rancœur envers son partenaire, d’autant plus si l’on espère qu’il sentira de lui-même ce manque d’envie. Mais, là encore, aucun conjoint, si amoureux soit-il, n’est omniscient. On apprend donc à dire non sans culpabiliser, si on ne le sent pas, en expliquant pourquoi (je suis en colère contre toi, j’ai besoin de me reposer, etc.). Il convient toutefois, si ce non est trop fréquent, de s’interroger sur les raisons profondes, et chroniques, de ce refus.
Source: www.femina.fr