Lundi 10 Juin 2013 à 17h36
AMOUR AU BUREAU: ATTENTION DANGER...
Qu’on en soit au simple stade de le croiser dans les couloirs ou à celui de l’ambiguïté naissante, les craintes quant à vivre une relation d’amour (ou simplement sexuelle) au boulot sont plus ou moins les mêmes.
On ne sait pas toujours si c’est de l’amour ou les circonstances qui font que. Qu’est-ce que sont les circonstances ? C’est tout simplement le fait d’être dans un quotidien sympa, avec un jeu de séduction qui pimente la vie au boulot. Du coup, on se demande souvent si l’autre nous plaît vraiment, ou s’il nous donne juste envie de nous lever le matin pour mieux supporter notre vie pro. Bref, amour ou occupation ?
Le remède : c’est souvent de l’amour. Patricia Delahaie, psychosociologue, nous explique "L’amour commence par deux personnes qui se remarquent. Dans la rue, ou lors d’une brève soirée, elles n’ont pas forcément le temps. Mais entre collègues, à se voir tous les jours, c’est comme vivre ensemble : on a tout le temps de se remarquer et très souvent on tombe amoureux sans s’en apercevoir". Alors ! Alerte ! C'est peut-être bien notre cœur qui parle.
La peur que ça se sache
On a peur d’être au cœur de certains ragots, d’être un sujet inévitable à la machine à café. Parce que même si nos collègues ne nous veulent pas du mal, ils ne peuvent s’empêcher d’être surpris et d’en parler entre eux. Et on craint ensuite que les mots à notre propos soient inconvenants : elle profite de lui pour avancer les projets, elle veut une augmentation, bref on flippe d’être victime de tous ces clichés, épinglée dans un petit rôle de fille pas forcément correcte si la situation sort un peu des clous (c’est le patron, il a quinze ans de plus, pire il est marié)
Le remède : on peut prendre d’emblée le parti de ne rien dire. Il n’y a pas de règle si ce n’est qu’on sent si notre environnement de travail est apte ou non à recevoir une telle information sur notre intimité amoureuse. Si on a la moindre réticence, c’est qu’il vaut mieux se taire et se planquer. Si on sent que les autres sont à la cool, alors sans se sauter dessus à la cantine, on peut s’afficher parfois ensemble.
La peur de nos états d’âme
Les fameux ! On craint de mal bosser si on est contrariée par une dispute de la veille. Le plus difficile avec une relation au boulot, c’est d’opérer une dichotomie perso / pro. Avec le temps, on l’assimile mais au départ, on peut se prendre les pieds dans le tapis. Ne pas être agréable avec lui en réunion, être totalement perturbée par un mot de travers, ce sont des choses qui arrivent et notamment au début d'une histoire, quand on avance encore à tâtons.
Le remède : "Il faut totalement se mettre dans son rôle boulot, un exercice difficile mais gérable. C’est comme tout : il suffit d’un peu d’entraînement." selon Patricia Delahaie. Alors on garde son sang-froid, on n’oublie pas pourquoi on est au travail. Le soir venu, on évite de parler boulot.
La peur de la potentielle rupture
Puisque se séparer de quelqu’un n’a jamais été facile, si en plus de ça on continue de le croiser tous les jours, il est légitime d’appréhender. Et ça peut en effet être un frein à toute histoire que l’on voudrait bien démarrer. Juste parce qu’on a peur de l’échec et de la douleur attenante.
Le remède : il n’en existe pas vraiment si ce n’est d’avoir bien pratiqué l’exercice précédent au préalable, à savoir "Au boulot, je suis dans mon rôle boulot" pour mieux vivre la séparation sur son lieu de travail et rester un minimum concentrée. "La seconde chose serait éventuellement de se répéter que ce risque existe mais que tomber amoureux est quelque chose de magnifique", dit Patricia Delahaie, alors pourquoi nier et taire ses sentiments à cause d’un risque de rupture non nul ? Toute histoire peut flancher, ce n’est pas pour autant qu’on ne les vit pas !