PORTRAIT : LA VERITABLE CAMILLA

PORTRAIT : LA VERITABLE CAMILLA

Le triomphe discret d'une femme restée elle-même.

L’épouse du prince Charles est à Paris pour sa première visite officielle en solo à l’étranger.
L’occasion de découvrir le vrai visage d’une femme considérée aujourd’hui comme l’un des plus sûrs atouts de la monarchie.
 
L’impression qui domine est celle d’un regard bleu intense, à la fois appuyé et toujours en alerte, d’une présence qui n’a besoin d’aucun artifice pour en imposer. Teint d’ivoire, lèvres fines, cheveux d’un blond très doux.
 
Ce 9 mai, la duchesse de Cornouailles assiste à une tea party en petit comité donnée au premier étage de Vogue House, sur Hanover Square, à Londres. L’épouse du prince Charles a tenu à venir remercier en personne les lecteurs du magazine House & Garden qui, l’été dernier, ont ouvert leur jardin au profit des Maggie’s Cancer Caring Centres, un réseau de centres d’accueil et de soutien pour les personnes souffrant de cancer et leurs proches.
Quelques dizaines d’invités présents, parmi eux de jeunes mères de famille, des retraités, d’anciens patients aujourd’hui en rémission qui disent tous avoir retrouvé le goût de la vie grâce à Maggie’s.
La belle-fille de la reine Elisabeth préside l’organisation depuis 2008, elle est ici pour témoigner sa gratitude, pour écouter.
Souriante, disponible, elle veille à n’oublier personne, prodigue encouragements et paroles de réconfort, il y a chez elle une empathie spontanée, sincère, que d’aucuns attribuent à « une conscience aiguë du besoin qu’a tout être humain de se sentir apprécié, compris, consolé».
«Plus les gens la connaissent et plus ils l’aiment», confirment observateurs et chroniqueurs royaux. «Camilla nous a conquis», titrait récemment le quotidien The Times. Le triomphe discret d’une femme restée, envers et contre tous… elle-même.
 
La duchesse de Cornouailles n’a en effet jamais donné dans l’ostentatoire ou les faux-semblants, elle n’a jamais cherché non plus à se faire passer pour une altesse de conte de fées. Ses convictions vont se nicher ailleurs que dans le convenu et le politiquement correct, comme en témoignent les causes, souvent peu médiatisées, au service desquelles elle s’engage.
Depuis trois ans, l’épouse du prince Charles soutient les associations qui combattent la solitude et l’isolement chez les personnes âgées, et sillonne le royaume à la rencontre des victimes de viol ou d’agression sexuelle.
Marraine d’Emmaüs Royaume-Uni, de Barnardo’s (aide aux enfants sans-abri, handicapés ou en situation de grande vulnérabilité), elle est aussi présidente de la Société nationale de lutte contre l’ostéoporose.
L’écouter parler de cette maladie, qui a emporté sa grand-mère, Sonia, en 1986, puis sa mère, Rosalind, en 1994, et c’est, dit-on, recevoir une vraie leçon d’humanité.
La belle-fille d’Elisabeth II a la réputation de toujours «mettre son cœur sur la table», dans les écoles et les bibliothèques où elle vient régulièrement dénoncer les ravages de l’illettrisme on la trouve souvent, lunettes sur le nez, occupée à lire une histoire à un jeune auditoire conquis.
D’une enfance bercée par Enid Blyton, Lewis Carroll, Charles Dickens et Anthony Trollope, écrivains dont son père, le major Bruce Shand, lui a fait découvrir les œuvres, elle a gardé une passion pour les livres qu’elle s’efforce maintenant de transmettre à ses petits-enfants, Lola et Eliza, cinq ans, Freddy et les jumeaux Louis et Gus, trois ans.
 
Si elle a conservé sa maison de Raymill House, près du village de Lacock, dans le Wiltshire, c’est pour les y recevoir tranquillement, loin du tohu-bohu londonien. Là-bas, elle n’aime rien tant que les emmener au jardin pour y déguster des petits pois frais à même la cosse «presque jusqu’à s’en rendre malade». Une fois par an, révèle l’auteure australienne Kathy Lette dans le Times, elle convie ses meilleures amies à un pique-nique de «Groovy Grannies».
L’écrivaine, qui n’a jamais fait mystère de ses sympathies républicaines, brosse le portrait d’une femme «chaleureuse, intelligente, et bien dans sa peau», «à qui il est impossible de résister». «Nous avons fait connaissance il y a dix ans par l’intermédiaire d’un ami commun, raconte-t-elle. Nous nous sommes retrouvées à parler de la difficulté qu’il y a à vivre en permanence sous l’œil des medias. J’ai éprouvé une sympathie immédiate pour Camilla lorsqu’elle nous a confié que des Américaines, toutes bien intentionnées, lui avaient envoyé les coordonnées de leur chirurgien esthétique.»
 
Directe, les pieds sur terre, cette dernière a le don de toujours voir le côté désopilant des choses. Les sceptiques ont longtemps cherché à la faire passer pour une menace pour la monarchie? La voilà aujourd’hui reconnue… comme l’un de ses plus sûrs atouts. L’influence apaisante qu’elle exerce sur son conjoint n’est en effet un secret pour personne.
Grâce à elle, l’héritier du trône est un homme apaisé, plus souriant, moins sur la défensive. Il y a quelques jours, un sondage YouGov faisait d’ailleurs état d’un revirement spectaculaire de l’opinion en sa faveur – 50 % de ses futurs sujets se disent certains qu’«il fera un bon roi». Leur histoire, n’en déplaise au reste du monde, est une authentique histoire d’amour, née sur un terrain de polo de Windsor Great Park il y a plus de quarante ans.
 
«Nous avons passé un week-end avec eux à Sandringham, témoigne l’une de leurs connaissances. [La duchesse de Cornouailles] nous paraissait si pleine de bon sens, si normale lorsqu’elle parlait de son couple, confiant que lui préférait dormir la fenêtre ouverte alors qu’elle préférait les chambres bien chauffées.» La reine apprécie, dit-on, à sa juste valeur la contribution de sa belle-fille au succès de «la firme», elle goûte son sens de l’humour et reconnaît ses qualités – comme en témoignent leurs retrouvailles pleines d’affection au Windsor Horse Show, le 10 mai dernier. Elles aiment toutes les deux les chevaux, les longues marches dans la campagne et les chiens (Camilla a adopté deux terriers Jack Russell, Beth et Bluebell), les observateurs relèvent d’ailleurs que les deux femmes ont bien plus de points communs qu’il n’y paraît. L’épouse du prince Charles a, elle aussi, connu plus d’une annus horribilis, comme la souveraine elle a laissé passer les orages en silence et la tête haute.
Le 9 avril 2005, jour de son mariage, les plus optimistes ne misaient pas une seule livre sterling sur ses chances de reconquérir un jour le cœur des Britanniques. Trop de scandales et d’incompréhensions avaient, croyait-on alors, définitivement marqué la bru d’Elisabeth II du sceau du désamour et du soupçon. Un soir de réception au palais, il y a de cela quelques mois, une journaliste reconnaissait que quelque chose d’indéfinissable la poussait à vouloir serrer la main de cette femme «sur laquelle tant de choses terribles ont été écrites, disait-elle. Et qui s’est révélée, tout au contraire, quelqu’un de bien.»
 
source : www.gala.fr
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