Jeudi 23 Mai 2013 à 17h28
J'AI TESTE LE CAFE DE L'AMOUR
Vous tombez toujours sur des dingues ou des hommes qui fuient l'engagement ?
Bénédicte Ann, love coach et créatrice des "Cafés de l'amour", vous promet de vous sortir de ce mauvais pas en vous donnant des pistes pour avancer. Pas toujours avec tact...
Se poser les bonnes questions
Une invitation à un « Love coffee » arrive sur ma boîte mail. « Devenez votre propre « love coach », choisissez votre prochain(e) partenaire avec discernement et soyez heureux (se) en amour ! Serait-ce si simple ? A voir certaines de mes copines, enchaîner les histoires avec des ados attardés, des cinglés ou déprimer parce qu’elle ne rencontre personne, j’en doute. Je m’inscris pour la prochaine cession.
Le rendez-vous a lieu dans un café dans le quartier de la Bastille à Paris. Seule obligation : prendre une consommation. On est ensuite invités à se rendre à l’étage. La salle est déjà bien remplie. Une vingtaine de femmes et une dizaine d’hommes sont déjà là. Parmi eux, trois couples. Moyenne d’âge : entre 35 et 60 ans. La moitié des participants sont des novices, les autres en sont déjà à leur troisième ou quatrième café de l’amour. « Si vous ne me posez pas de questions, je vous laisserai tranquille. Si vous m’en posez, je ne lâcherai plus », avertit Bénédicte Ann, coach, à l’origine de ces love cafés.
Quadra hyper punchy, Bénédicte Ann est psychologue de formation et a géré une agence matrimoniale et de rencontre pendant une quinzaine d’années. Aujourd’hui, elle intervient, via son café de l’amour, dans de nombreuses villes en France (Lille, Montpellier, Bordeaux, Lyon…), à Bruxelles, au Canada, et bientôt à Londres. Des thérapies express gratuites qui rencontrent un beau succès.
Si certains louchaient sur leur voisin(e), Bénédicte Ann, les décourage d’emblée : « Monsieur je ne vais pas bien » qui rencontre Madame « je ne vais pas bien », ça ne marche pas. Les histoires qui ont débuté ici n’ont jamais duré plus de trois mois ! » Ca a le mérite de recentrer tout le monde sur son objectif. Comprendre pourquoi nos histoires finissent mal ou… ne débutent jamais. « Derrière les échecs à répétition, se cache une raison inconsciente, souvent un problème ou une dépendance relative à un membre de la famille. Si ça ne marche pas, il faut absolument s’interroger sur sa place dans la fratrie, le rôle qu’on a joué auprès de papa-maman, l’éducation qu’on a reçue… », insiste-t-elle.
Exercice de groupe
On est invité à former des petits groupes de 3. Objectif : faire un point sur notre situation amoureuse, déterminer là où ça bloque, et éventuellement réfléchir à une question pratique à laquelle la coach pourra répondre.
Certaines femmes se lèvent et se dirigent vers les rares hommes présents. Après avoir échangé entre participants, c’est l’heure de questionner la spécialiste. Les volontaires prennent la parole. « Comment savoir qu’on est prêt pour une nouvelle histoire ? » « C’est quoi être pro actif en amour ? », les questions s’enchaînent, les réponses aussi… Une vraie discussion de copines.
Difficile d’imaginer que des réponses aussi elliptiques puissent aider des femmes à y voir clair. Mais l'assemblée semble satisfaite. Puis vient une question pratique : « comment rencontrer un homme à la FNAC ? » Sûre d’elle, la coach débite sa recette : « si un mec te plaît, tu repères le livre qu’il a dans les mains, tu regardes vite fait la 4ème de couv’, lis le résumé. Puis tu le suis dans la queue.
Et là tu essaies d’entamer la discussion. Sinon tu peux t’acheter un animal marrant comme un furet, tout le monde t’abordera… » Euh... Est-elle bien sérieuse ? Ces échanges me font penser aux dialogues d’un mauvais sitcom.
Fin de la rigolade, place au diagnostic
On passe au diagnostic amoureux, dont la coach a fait sa spécialité.
Une sorte de psychanalyse express, sauf qu’ici, il y a un public. Une femme la cinquantaine, se porte volontaire. Elle a du mal à vivre des histoires sérieuses. La plus longue a duré trois ans avec un homme marié ! Bénédicte Ann l’interroge sur son enfance : « des parents catholiques, très pratiquants, un couple qui ne s’aimait pas, un frère rentré dans les ordres. » Une femme qui s’est construite en opposition, mais qui n’a pas coupé le cordon avec sa mère. « Ce que tu attends de ta mère, elle te le donnera jamais. Car elle ne le peut pas. La vraie question, c’est : es tu capable de lâcher ce besoin de reconnaissance ? »
L’échange durera près d’une demi-heure. A la fin, la coach l’invite à se rendre dans un groupe de paroles de femmes, participer à un stage de sky dancing tantra pour re-sacraliser la sexualité et consulter un somatothérapeute puis coupe court à la discussion de façon violente : « On va s’arrêter là, tu monopolises l’espace ». Si le diagnostic et les questions soulevées par la coach m’ont semblé plutôt pertinents, le ton employé, parfois vulgaire, les avis (trop) tranchés, et le manque d’empathie de Bénédicte Ann m’ont dérangé. Une position qu’elle défend : « Je ne suis pas politiquement correct. Beaucoup de gens se complaisent dans leur malheur. Moi, je refuse la thérapie compassionnelle. Je suis là pour faire avancer les gens quitte à les bousculer, ça leur fait gagner du temps ».
Une approche qui me paraît dangereuse pour des gens fragiles psychologiquement. A la fin de la cession, les participants qui le souhaitent peuvent poursuivre la conversation autour d’un dîner ou s’ils veulent aller plus loin, prendre un rendez-vous pour une consultation (60 € l'heure). Pour moi, l’aventure s’arrêtera là.
Pour en savoir plus : "Le prochain c’est le bon !" (éditions Albin Michel) et "Auto diagnostic Amoureux" (Editions de l’Homme) de Bénédicte Ann.
source : www.femmeactuelle.fr
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