TROP D'AMOUR PEUT - IL ETOUFFER LE DESIR ?

TROP D'AMOUR PEUT - IL ETOUFFER LE DESIR ?

On aurait tendance à penser qu'être très amoureux offre un bonus pour accéder au septième ciel.

Pourtant, il peut arriver que la force des sentiments compromette la rencontre des corps. Trop d'amour peut-il étouffer le désir ? Explications.
 
C'est surtout au début d'une relation, quand l'inquiétude est importante, que l'amour peut freiner l'accès à l'épanouissement sexuel. Plus l'autre est essentiel pour nous, plus on craint de le perdre en le décevant... et donc d'exhiber sa cellulite, ou de ne pas se montrer à la hauteur. Une image de soi défaillante peut ainsi inhiber la rencontre. 
 
Et même si l'on est assez sûr de soi, il arrive parfois que l'enjeu affectif, à lui seul, entraîne une panne d'érection ou de plaisir, tant l'appréhension nous bloque. Pour fonctionner, notre corps a, en effet, besoin d'être rassuré autant qu'excité. Plus on est amoureux de son partenaire, plus on a envie de lui. Mais le désir n'est pas une simple excitation - ce besoin physiologique analogue à celui que l'on ressent devant un bon plat quand on a faim. 
 
Quand on est simplement excité par son partenaire - et pas trop épris - « consommer » l'acte sexuel n'est pas un problème. Mais si le désir s'appuie sur la quête de l'autre, il est bien plus vaste et complexe. Il repose aussi sur l'espoir inconscient de retrouver une sensation ancienne de plénitude et de jouissance, celle éprouvée jadis, au temps de la fusion avec le corps de sa maman. 
 
C'est parce qu'on associe sans le savoir certains êtres avec ces souvenirs enfouis qu'on les aime tellement. Mais cette familiarité est source de complications. Non seulement à cause du « tabou de l'inceste », tapi dans notre inconscient, mais aussi parce que l'érotisme a besoin pour s'épanouir que son partenaire soit différent de soi, un peu étranger. Il repose sur la conviction que l'autre possède quelque chose que l'on n'a pas, et dont on a besoin. D'où l'idée que, en fusionnant avec cet être complémentaire, on pourrait atteindre le bonheur. 
 
C'est ainsi que les deux composantes du désir - le courant tendre et le courant érotique, comme les nommait Freud - peuvent entrer en compétition. Et si la tendresse l'emporte, on se retrouve dans le cas de ces vieux couples, encore très amoureux, mais qui sont devenus plus frères et soeurs qu'amants. 
 
Le quotidien n'explique pas à lui seul l'usure de l'érotisme et la nécessité, souvent ressentie, de relations extra-conjugales pour retrouver l'excitation sexuelle avec des personnes qui nous sont moins chères. Heureusement, la plupart du temps, quand les sentiments sont forts, ils réussissent à déjouer tous ces pièges et augmentent la profondeur du plaisir
 
source : www.femina.fr
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