Rencontre inédite avec un homme de 46 ans qui ne s’est jamais senti aussi libre.
Pour rejoindre le quartier sécurisé de Joá, sur les hauteurs de Rio, Vincent Cassel est venu en scooter MP3 500. Et en voisin. Depuis plus de six mois, l’acteur s’est installé avec sa femme Monica Bellucci et leurs deux filles dans une maison du quartier huppé d’Arpoador, du nom du rocher qui sépare les plages d’Ipanema et de Copacabana. « Salut, ça va ? », décoche-t-il avec son habituel débit mitraillette. Le visage est marqué, buriné, comme pouvait l’être celui de son père, l’acteur Jean-Pierre Cassel, mais le cheveu, ras, évoque immanquablement le Vinz de La Haine. En bermuda de surfeur – il fait 35° – et vieux T-shirt délavé, Cassel s’est adapté à la mode locale. En parfait caméléon. Même s’il garde un pied-à-terre dans le quartier parisien de Ménilmontant, c’est ici, dans la cité carioca, que Cassel s’est établi, au fil d’une histoire d’amour avec le Brésil qui dure depuis vingt-cinq ans. Ici, les rumeurs qui agitent le cinéma français paraissent bien lointaines. Cassel continue pourtant de donner l’étrange impression de dominer le cinéma hexagonal avec l’élégance d’un aristocrate. Si certains acteurs français, tels Jean Dujardin ou Omar Sy, s’échinent à se bâtir une carrière hors de France (et accessoirement apprendre à parler la langue de Shakespeare), Vincent, lui, semble avancer sans trop se poser de questions, multipliant les films étrangers. On se souvient de lui en suave French cambrioleur dans Ocean’s Twelve de Steven Soderbergh (2004). En 2011, il était le pervers chorégraphe de la ballerine Natalie Portman dans l’oscarisé Black Swan de Darren Aronofsky et un obsédé sexuel dans A Dangerous Method de David Cronenberg. Ce mois-ci, il est à l’affiche du thriller Trance, signé de l’Anglais Danny Boyle (Slumdog Millionaire), aux côtés de Rosario Dawson et James McAvoy.Source : www.gqmagazine.fr