ISABEL MARANT, LA REINE DE "L'URBAN-COOL-ROCK"

ISABEL MARANT, LA REINE DE "L'URBAN-COOL-ROCK"

Rock pour ses slims, bohème pour ses tops, pointue pour ses shoes...

La plus cool des créatrices est aussi une fonceuse qui n'a peur de rien. Isabel Marant nous dévoile (presque) tout.

Ses débuts

Enfant déjà, elle avait une personnalité bien affirmée.
Alors que son père rêvait d’une petite fille modèle, elle piquait les jeans de son frère.


A 11 ans, elle bricolait ses propres vêtements:
« Je mettais ma tenue dans un sac en plastique et je me changeais dans la cage d’escalier du premier immeuble venu. Au lycée, mes copines me demandaient de leur fabriquer des vêtements. Si bien qu’à 16 ans, je gagnais presque un Smic. Je ne connaissais pas la mode plus que ça, je voulais faire HEC. Mais gagner des sous à 16 ans, je me suis dit: “Tiens, c’est intéressant!”»

Son caractère

Si on lui demande de résumer son caractère en trois mots, elle lâche cash:

«Têtue. J’aurais même pu dire bornée. Je suis Bélier et quand je crois à un truc, tant que je ne me suis pas pris la porte, j’y vais. Humaine. Les gens me touchent et m’intéressent. J’ai l’impression d’être un peu une imposture, dans le sens où c’est “Isabel Marant” qui est toujours mise en avant, mais sans tous les gens autour de moi, “elle” n’est rien. Je veille donc le plus possible à ce qu’ils soient heureux. Et impatiente. Je veux tout, tout de suite, tout le temps.»

Sa success story

Après le studio Berçot, une prestigieuse école de stylisme parisienne, Isabel a travaillé un peu à droite, à gauche, mais s’est vite jetée à l’eau en solo:

« Je savais exactement ce que je voulais. Mon sens économique m’a vite convaincue que je n’avais pas les moyens de développer une ligne de vêtements, alors j’ai commencé par les bijoux. J’avais un concept de boucles: boucles d’oreilles, boucles de ceinture, et des bagues.»

En 1995, elle lance sa première collection de vêtements. Ouvre sa première boutique rue de Charonne, à Paris, en 1998. Sort sa ligne Etoile en 2003, une ligne bis pour une dégaine intacte, mais à prix plus abordables. Depuis trois ans, la marque Isabel Marant se développe à grande vitesse.
Aujourd’hui, elle totalise 582 points de vente et treize boutiques à travers le monde, dont quatre à Paris. Elle est l’une des dernières griffes françaises restée indépendante.

Ses maîtres

Après les années Mugler, Montana, Saint Laurent… Gaultier est arrivé avec une vraie mode de la rue. «C’était la joie, la fête, on faisait tout pour voir un défilé!
Puis il y a eu les Japonais, Yohji Yamamoto, Comme des Garçons… Ils ont donné un coup de pied dans la fourmilière avec une mode grunge qu’on n’avait jamais vue. Pour moi, c’était le summum de l’élégance. A 17 ans, j’ai cassé ma tirelire pour une robe Yohji! Je pouvais me contenter d’un œuf dur à midi et économiser mon argent de poche pendant six mois pour me payer une telle pièce.»

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