Attentats de Boston : "Il y avait des corps blessés partout"

Attentats de Boston : "Il y avait des corps blessés partout"

Tous décrivent une belle journée de printemps.

Les coureurs, à bout de force mais heureux, qui franchissent les bras levés la ligne d'arrivée. Les enfants qui brandissent les pancartes "Vas-y, Maman !" et encouragent leurs proches. Et soudain, la terreur.

Les deux bombes qui ont explosé, lundi 15 avril, sur le parcours du marathon de Boston (Massachusetts, Etats-Unis), tuant au moins trois personnes et faisant plus de 130 blessés, ont meurtri ce qui devait être un évènement sportif joyeux et familial. Des témoins racontent.

"Je photographiais des coureurs franchissant la ligne d'arrivée", explique John Tlumacki, photographe, qui a couvert près de 25 marathons pour le Boston Globe (en anglais). "Ceux qui finissaient à ce moment-là étaient environ deux heures derrière les premiers à franchir la ligne." Autrement dit, pas les cracks, mais des grands coureurs du dimanche, assez mordus de footing, tout de même, pour se lancer dans les 42 kilomètres d'un des plus anciens marathons du monde.

"C'était le chaos"

"Et soudain, il y a eu cette énorme explosion", raconte Tlumacki. "J'ai continué à photographier et, sans réfléchir, j'ai couru vers le lieu de l'explosion. Pendant que je photographiais, une deuxième explosion a retenti. C'était juste le chaos." Les caméras du Boston Globe étaient sur la ligne d'arrivée de la course quand a retenti l'explosion meurtrière. Sur ces images, on voit bien que l'engin a explosé au plus près de la foule.

Une autre témoin, interrogée par France 2, décrit des scènes de panique. "Il y avait des familles autour de nous, avec des enfants qui criaient. On essayait de partir aussi vite qu'on pouvait", décrit cette jeune femme blonde, visiblement encore sous le choc.

Les personnels soignants sont nombreux sur place, mais la foule et les installations de la course rendent leur intervention difficile. "Il y avait des corps [blessés] partout, la police avait du mal à atteindre les victimes, les secours aussi car il y avait ces barrières mises en place pour protéger les coureurs de la foule", explique John Tlumacki.

Des passants aux membres arrachés par l'explosion

"C'est indescriptible, souffle le photographe, [ce qu'on ressent] en voyant ces gens aux jambes, aux pieds arrachés, à l'agonie tout près de vous. Un homme et une femme essayaient d'arrêter le sang s'écoulant d'un membre perdu par un autre homme."

Liz Norden, elle, n'était pas en train d'applaudir les coureurs, sur le parcours du marathon, lorsque les explosions ont retenti. Mais cette mère de cinq enfants, qui témoigne dans le Boston Globe, n'en a pas moins été touchée au cœur.

Elle rentre juste du supermarché lundi après-midi lorsqu'elle reçoit un appel de son fils cadet, âgé de 31 ans, venu encourager un ami au marathon. "Maman, je suis blessée, c'est sérieux." Le jeune homme est dans l'ambulance qui le transporte vers l'un des hôpitaux de la ville. Ses jambes sont gravement touchées.

Liz Norden saute dans sa voiture, roule vers Boston. Elle apprend bientôt une autre terrible nouvelle : son autre fils, l'aîné, âgé 33 ans, qui accompagnait son frère, est aussi blessé. Les deux subiront l'amputation d'une jambe. "Je n'ai jamais imaginé dans mes pires cauchemars qu'une telle chose pourrait se passer."

source: www.francetvinfo.fr

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