Plongée dans le nouvel album du groupe, ''Delta Machine'', entre blues et pop ténébreuse.
Quatre ans après ''Sounds of the Universe'', Depeche Mode est de retour avec son treizième album studio, ''Delta Machine'', un disque à la fois surprenant et épanouissant. Dave Gahan et sa bande tissent là une embarquée dans les méandres de la pop froide et industrielle. Quelque part entre la synthpop et la new wave se glissent des relents blues et électro qui font de ''Delta Machine'' un album à la fois hautement actuel et hors du temps, traversé par un art de la nuance en tout point excitant.Dix-sept morceaux et autant de traversées à travers les âges : Depeche Mode navigue d'un pas massif mais pas empatté dans sa discographie. Quand ''Angel'' a des relents de ''Personal Jesus'', ''Soft Touch/Raw Nerve'' rappelle les débuts avec ''Speak and Spell'', paru il y a 32 ans déjà. Le chanteur Dave Gahan a gardé son timbre profond et glacial tandis que ses deux acolytes touche-à-tout Andy Fletcher et Martin Gore ont conservé leur patte qui distille toujours une certaine folie maîtrisée, bien que nourrie au fil des années par des genres variés.
Et puis il y a le blues. Un genre qu'on ne s'attendait pas retrouver là. Présent par touches discrètes dans l'intégralité de l'album, il est posé comme une évidence, un aveux, avec ''Slow'' et son riff typique des guitaristes du Delta. La treizième pépite de Depeche Mode porte donc bien en elle les traces d'un mélange superstitieux et paradoxal : la musique du diable, aînée de la création moderne, vient s'entremêler aux machines de l'enfer, dernières arrivées dans le paysage musical. ''Delta Machine'' n'est donc pas un titre mensonger. Il annonce d'emblée la couleur d'un disque honnête et jouée avec ferveur et inventivité.
Source : www.musicactu.com