Mardi 9 Avril 2013 à 15h58
Les femmes préfèrent des épaules larges à un long pénis
Les femmes sont sensibles à la taille du sexe des hommes, mais plus encore à la masculinité de sa silhouette, révèle une étude australienne.
Aux hommes inquiets des mensurations d'une certaine partie de leur anatomie, l'étude publiée dans la très sérieuse revue de l'Académie américaine des sciences (PNAS) devrait apporter des informations rassurantes. Des chercheurs australiens, intrigués par la taille relativement importante du sexe masculin au regard d'autres espèces animales, ont cherché à savoir si cette particularité résultait d'une forme de sélection par les femmes qui y auraient vu une promesse de fertilité. Leurs travaux publiés lundi montrent que si la taille du pénis compte effectivement dans l'attirance qu'un homme exerce sur une femme, elle n'est guère plus importante que la taille globale du corps et bien moins déterminante que la forme de la silhouette, notamment le buste.
Pour vérifier leur hypothèse, les chercheurs ont présenté à une centaine de femmes hétérosexuelles des images de synthèse en taille réelle d'hommes aux silhouettes diverses, dans lesquelles trois paramètres variaient: le rapport entre la largeur des épaules et des hanches (qui caractérise la forme de la silhouette «en triangle» ou «en poire»), la taille de l'individu, et la taille de son sexe au repos.
Au final, c'est la forme du buste qui s'est distinguée comme le critère déterminant de séduction. Son importance dans le choix pesait pour 80%, contre 5,1% pour la taille et 6,1% pour celle du pénis. Un écart considérable, que les chercheurs relativisent légèrement, admettant avoir présenté beaucoup de silhouettes peu séduisantes (épaules très étroites, bedaine importante). Or, «si vous êtes petit avec un corps en forme de poire, un grand pénis ne va pas accroître votre sex-appeal», assène Brian Mautz, de l'Australian National University, coauteur de l'étude.
Un réflexe inné ou un héritage culturel
Aucun de ces critères ne doit toutefois être considéré en valeur absolue, car la perception de l'un varie en fonction des deux autres. Ainsi, à rapport épaules-hanches égal, les sexes plus longs étaient jugés plus attirants sur les hommes de grande taille. Soit parce qu'ils apparaissaient plus petits sur les hommes grands, ou en raison d'une discrimination à l'encontre des hommes plus petits, avancent les chercheurs. Mais, à partir d'une certaine taille (estimée selon leurs calculs à 7,6 cm au repos), l'intérêt marginal d'un grand sexe diminue. Le point au-delà duquel un sexe encore plus grand est jugé rédhibitoire n'a toutefois pas été atteint dans l'étude, où les plus longs avoisinaient les 13 cm. Selon l'académie nationale française de chirurgie, la longueur moyenne de l'organe masculin au repos est de 9 à 9,5 cm, et de 12,8 à 14,5 cm en érection.
Restait à savoir si l'attrait des femmes pour les sexes plus grands pouvait résulter de leurs expériences personnelles. Il semblerait que non, car la même inclinaison a été constatée chez toutes les volontaires, quel que soit leur âge - et donc leur nombre supposé de relations sexuelles passées. Il s'agirait donc davantage d'un réflexe inné ou d'une norme culturelle, avance Brian Mautz, qui y voit la confirmation de l'hypothèse de départ sur une sélection progressive d'hommes au phallus plus long.
L'étude laisse toutefois songeur, notamment par rapport à sa pertinence dans la vie réelle. Car, si l'on tient compte du déroulement classique d'une démarche de séduction chez les humains, la taille du sexe est, en général, une donnée qui n'est dévoilée qu'une fois le processus de séduction bien engagé… du moins depuis que l'homme porte des vêtements.
Certains se réjouiront néanmoins que le ratio épaules-hanches, qui semble si important aux yeux des femmes, soit le seul des trois critères étudiés sur lequel l'homme ait un quelconque pouvoir - à condition d'être prêt à transpirer sur des appareils de musculation!