La une de l'édition du 6 mars de L'Express a provoqué la colère de plusieurs femmes politiques de tous bords.
«La fondatrice du journal, Françoise Giroud, doit se retourner dans sa tombe» jure la copéiste Valérie Debord. Pour la sénatrice socialiste et militante féministe Laurence Rossignol «la une de L'Express est particulièrement méprisante.» «L'Express a heurté toutes les femmes», estime la maire socialiste de Reims, Adeline Hazan. En cause, la une de l'hebdomadaire, qui titre son édition du 6 mars «Femmes: l'arme du sexe», avec en photo Marcela Iacub, qui a rédigé un livre racontant son aventure avec DSK, et les Femen, ces féministes connues pour leurs actions seins nus. Toutes les trois avaient fustigé ce choix mardi sur les réseaux sociaux, comme le remarquait Le Lab .«Non mais là, il faut arrêter de faire n'importe quoi», s'agace Valérie Debord, contactée par Le Figaro. «Alors qu'on dénonce l'hypersexualisation de la société, L'Express en rajoute une couche sous couvert de bien-pensance, poursuit l'adjointe au maire de Nancy. Le dossier en lui-même n'est pas choquant, mais cette une n'est que racolage». Pour Adeline Hazan, la maire socialiste de Reims, cette une est «maladroite et très anti-féministe. Il s'agit de ramener les femmes simplement à une histoire de sexe.»
Spanghero et L'Express au même niveau pour Rossignol
«J'ai une pensée émue pour les salariés de L'Express, qui comme ceux de Spanghero, doivent continuer à faire leur travail alors que la marque met sur le marché de la marchandise avariée», tonne la sénatrice socialiste Laurence Rossignol. Elle fait ici référence au scandale de la viande de cheval, Spanghero étant accusé d'avoir vendu du cheval comme étant du boeuf et non de la viande avariée. «Cette une est scandaleuse et laisse entendre que la seule compétence des femmes est de séduire».
Les trois femmes politiques sont ravies que leur indignation dépasse le clivage gauche-droite. Pour Laurence Rossignol, «il est positif que quand on s'attaque à la dignité, des personnalités de tous bord réagissent». Ce n'est pas la première fois que l'hebdomadaire de Christophe Barbier s'attire la colère de femmes politiques. En octobre, la ministre du droit des femmes Najat Vallaud-Belkacem s'agaçait d'une couverture où François Hollande apparaissait, tendu, avec comme titre: «Ces femmes qui lui gâchent la vie».
Source : www.lefigaro.fr