Interview d'Olivia Ruiz

Interview d'Olivia Ruiz

Par Laurent Argelier

Laurent Argelier : Olivia Ruiz, vous nous proposez un nouvel opus intitulé « Le calme et la tempête ». Racontez-nous l'histoire de ce quatrième album.

Olivia Ruiz : Elle se déroule sur plusieurs années puisque j'ai démarré l'écriture de ce disque durant la tournée de Miss Meteor. Alors que plusieurs chansons étaient prêtes, j'ai choisi de terminer l'album à l'étranger. De Cuba à Bogotá en passant par Los Angeles, cette longue promenade en solitaire m'a permis d'accoucher des derniers morceaux et de me faire simplement plaisir.

Vous parlez d'une « promenade en solitaire ». Aviez-vous besoin de solitude pour vous remettre au travail ?

Pas du tout ! J'avais beaucoup avancé dans l'écriture des chansons avant de partir, mais je ressentais l'envie de voyager et j'en ai profité.

Pourquoi ce titre, « Le calme et la tempête » ?

Cette expression raconte bien la vie, et tous les personnages de ce disque sont marqués par la vie dans ses bons et ses mauvais aspects.

Pour la première fois vous signez toutes les mélodies de votre album. Quelles sont les trois chansons qui vous ressemblent le plus ?

Je serais incapable de présenter une chanson qui ne me ressemble pas à 100% sur un disque. Tous les morceaux me racontent à leur manière. Vous savez, lorsque l'on me pose ce genre de question, j'ai le sentiment d'être une mère à qui l'on demande lequel de ses enfants elle préfère. Aucune réponse n'est possible.

A quel moment une chanson ne vous appartient plus ?

Dès que le disque est dans les bacs, voire même dès qu'il est réalisé. Pour ne rien vous cacher, j'ai été frappée par le baby blues en terminant l'album. Et j'ai eu besoin de me remettre à écrire pour faire disparaître cette drôle de sensation.

« Larmes de crocodile » raconte la perte de l'homme que vous avez aimé. N'est-il pas trop difficile de chanter cela ?

Ce n'est pas mon histoire... Cette chanson m'a été inspirée par une femme que j'ai croisée sur un pont de Paris.

Que vous évoque le mot « amour » ?

Le calme et la tempête (rires) ! Mais aussi la folie et une raison de vivre.

En tant que personne publique, avez-vous des doutes sur la sincérité des gens qui vous entourent ?

Il existe bien sûr des personnes intéressées par ce que je représente, et c'est à moi de juger au cas par cas. Heureusement, énormément de gens m'aiment pour ce que je suis profondément !

Olivia Ruiz, êtes-vous pour ou contre le mariage pour tous ?

Absolument pour ! Il me semble juste anormal que les préférences sexuelles d'un individu puissent définir ses droits.

Et qu'en est-il de la réouverture des maisons closes ?

Absolument pour aussi. La nécessité de leur existence me paraît évidente pour canaliser certains besoins sexuels. Ce système existe et fonctionne depuis toujours en Espagne. Je ne comprends pas pourquoi il a disparu dans notre pays.

A 32 ans, votre vie est-elle différente de celle que vous imaginiez à 20 ans ?

Complètement ! Je pensais être bien installée dans une maison avec des enfants et un petit travail. J'étais à mille lieues d'imaginer que tout cela allait arriver.

Quelles sont vos envies aujourd'hui ?

Retourner à Cuba, visiter le Pérou et la Mongolie. Ecrire d'autres chansons et tourner à nouveau pour le cinéma. La liste est très longue !

Et un bébé ?

C'est une éventualité (rires) !

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