15 idées reçues sur le sexe

15 idées reçues sur le sexe

En matière de sexualité, les clichés ont la vie dure.

David Simard, philosophe et diplômé de psychosexologie, a souhaité rétablir la vérité à leur sujet dans 150 idées reçues sur l’amour et le sexe. Voici celles qui nous ont le plus marquées.
Les hommes ont plus besoin de sexe que les femmes

Une idée reçue répandue
75 % des femmes et 62 % des hommes pensent que la gent masculine a naturellement plus besoin de sexe que son pendant féminin (d’après l’Enquête sur la sexualité en France de l’Inserm de 2007). Si cette croyance repose sur un argument valable –les hommes produisent plus de testostérone que les femmes, cette hormone aiguisant l’appétit sexuel- elle néglige pourtant d’autres aspects fondamentaux de l’espèce humaine. Car la sexualité n’est pas « qu’une question de besoin, mais aussi une question de désir », rappelle David Simard.

L’influence psychologique…
L’appétit sexuel dépend aussi de nos humeurs. Stress, fatigue ou diminution du sentiment amoureux peuvent l’atténuer, voire le faire disparaitre, sans que les hormones n’y jouent un quelconque rôle.

…et culturelle
La dimension culturelle du désir est, elle aussi, loin d’être négligeable. Les constructions de genre (les « représentations culturellement formées et véhiculées de ce qui doit être un homme et de ce que doit être une femme ») continuent de nous influencer, tous sexes confondus. En cherchant à correspondre à ce modèle culturel –et donc aux idées reçues de la société- hommes comme femmes vont parfois à l’encontre de leur désirs profonds.

Le godemiché est né avec la libération sexuelle

Le godemiché, présent dans l’Antiquité…
S’il est vrai que le XXème siècle a décomplexé l’usage des jouets sexuels et fait fleurir nombre de boutiques érotiques, le godemiché n’en reste pas moins une invention du passé. Dans l’Antiquité, les Grecs l’utilisaient déjà. On l’appelait « olisbos » et il était le plus souvent fabriqué en cuir. Le poète Aristophane lui-même l’évoqua dans son texte Lysistrata.

…voire il y 30 000 années !
Des recherches archéologiques dans la grotte de Hohle Fels en Allemagne ont même prouvé l’existence d’objets phalliques durant le Paléolithique supérieur, il a plus de
30 000 ans. Leur utilité n’a toutefois pas été certifiée. « Si la forme et les stries réalisées pour distinguer le gland permettent d’avoir peu de doutes sur ce qu’ils représentent, rien n’atteste en revanche qu’ils servaient à la pénétration », précise l’auteur.

Les Grecs anciens étaient homosexuels

Aujourd’hui : l’homosexualité, une orientation sexuelle privée
De nos jours, l’homosexualité est considérée comme une orientation sexuelle d’ordre privé, propre à l’individu.

Dans la Grèce antique : la « pédérastie initiatique », un rite social
Dans la Grèce antique, les rapports sexuels entre hommes étaient fréquents. Mais ils se distinguaient clairement de ce que l’on entend par « homosexualité » aujourd’hui, en ce qu’ils avaient une fonction sociale. Ils faisaient partie d’un rite de passage à l’âge adulte, durant lequel l’éromène (un adolescent ou préadolescent) était éduqué par l’éraste (un homme adulte). Utilisée comme un outil de reproduction sociale, cette formation n’avait d’ailleurs lieu que dans les classes élevées, pour éduquer la future élite de la société. C’est pourquoi l’auteur n’assimile pas ces rapports à l’homosexualité et lui préfère l’expression « pédérastie initiatique ». Le premier terme « marque la différence générationnelle » et le second « la fonction sociale de la relation ».

Le corps de la femme est plus sensible aux caresses

Une conception simplifiée de la sexualité masculine
Les croyances socio-culturelles ayant la vie dure, l’homme est considéré comme ayant une sexualité basique –centrée sur son sexe- celle de la femme étant plus complexe –étendue à son corps tout entier. Un cliché qui découlerait, d’après l’auteur, de la grande sensibilité affective qu’on prête aux femmes qui serait, par la suite, transposée à leur sensibilité corporelle.

Le sexe masculin est moins innervé que celui de la femme…
Au niveau des organes génitaux, il est vrai que la femme est plus sensible. Preuve en est que la zone la plus innervée de son corps, son clitoris, compte 8 000 terminaisons nerveuses, contre 6 000 pour le gland du pénis.

…mais toute zone stimulée peut devenir érogène
Mais les êtres humains, qu’ils soient mâles ou femelles, disposent chacun d’un organe sensible qui englobe tout leur corps : la peau. Et, à ce niveau, chaque zone peut devenir érogène. Selon David Simard, « c’est le fait de caresser une partie du corps qui le rend sensible aux caresses ». En d’autres termes, si une femme ne se focalise que sur le sexe de son amant, seul son pénis sera sensible. Mais si elle comprend que la peau toute entière de son partenaire est potentiellement érogène, elle apprendra à le caresser et à lui faire découvrir de nouvelles zones de plaisir.

Quand on est heureux en couple, on ne se masturbe pas

La masturbation, symptôme d’un problème dans le couple ?
Certaines personnes –en particulier les femmes- se sentent rejetées, humiliées, voire trompées quand elles apprennent que leur partenaire se masturbe. Dans leur esprit, si une personne s’adonne aux plaisirs solitaires alors qu’elle est en couple, c’est que la sexualité n’est pas satisfaisante.

L’onanisme et la sexualité à 2 sont conciliables
Pourtant, la masturbation et la sexualité en couple sont 2 choses bien différentes. L’onanisme est « une sexualité individuelle, et sauf à considérer que le couple doit faire disparaître les individualités, dans un fantasme d’osmose ou de fusion, cette pratique n’a pas à s’arrêter nécessairement une fois que l’on est en couple ». La masturbation et la sexualité à 2 ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Et si chaque partenaire se masturbe dans son coin sans qu’il n’y ait de rapport sexuel, il y a fort à parier que cette abstinence ne soit pas due aux plaisirs solitaires des partenaires.

Le Kama-sutra est un ouvrage de positions sexuelles

Un ouvrage général sur l’amour
Bien que le Kama-sutra recense pas moins de 64 positions sexuelles, elles sont loin d’être le thème principal de l’ouvrage…qui compte en fait 7 livres. Le recueil, qui s’adresse à l’aristocratie indienne, décrit en fait les 3 buts de la vie sociale : le devoir (dharma), l’intérêt (artha) et…le plaisir (kāma). Il aborde les relations entres les hommes et les femmes, « dans ce qu’il y a de plus noble, et également de moins noble ! ».

Les 7 livres du Kama-Sutra
- Les généralités sur la vie
- L’union sexuelle : les différents types d’étreintes…
- Les jeunes filles vierges : comment les courtiser, gagner leur confiance…
- Les femmes mariées : comment être une bonne épouse…
- Les femmes des autres hommes : comment leur faire des avances…
- Les courtisanes : les astuces pour qu’elles puissent soutirer de l’argent à leurs amants…
- Les pratiques secrètes : comment mettre quelqu’un à sa merci…

Le clitoris mesure 1 cm de long en moyenne

Le clitoris mesure 10 cm de long
Ce n’est pas parce que certains hommes ont du mal à le trouver que le clitoris n’est qu’un petit bouton. Au contraire ! Il mesure, en effet, plus de 10 cm de long. Sa partie émergée n’est que le gland, le clitoris ayant des racines bien plus profondes.

Des ressemblances avec le pénis   
Le clitoris a des points communs avec le pénis. Logique, quand on sait qu’ils ont les mêmes origines embryonnaires. Comme l’appareil génital masculin, il présente des corps caverneux, qui forment ses 2 racines internes, situées de part et d’autres du vagin. Il possède aussi des corps spongieux « traversés, comme pour le pénis, par l’urètre ». Le clitoris est en outre érectile, possède un frein…et un prépuce !

Les hommes ont plus de partenaires sexuels

Les hommes déclarent plus de partenaires sexuels…
Puisque les hommes auraient plus besoin de sexe, il est tentant de penser qu’ils ont, aussi, plus de partenaires sexuels. Il est vrai qu’en 1970, les femmes déclaraient 1.8 partenaires en moyenne, contre 11.8 pour les hommes et qu’en 2006, les premières en comptaient 4.4 et les seconds 11.6 (d’après les enquêtes de l’Inserm). Côté chiffres, les hommes auraient effectivement plus de partenaires sexuels.

…mais n’en ont pas forcément plus
Mais une donnée essentielle doit être prise en compte pour analyser ces chiffres. Des chercheurs ont souligné que là où les hommes ont tendance à compter toutes leurs partenaires, les femmes ne déclarent que ceux qui ont vraiment comptés à leurs yeux. Une appréciation qualitative qui relativise le quantitatif, donc.

Le stérilet est interdit aux femmes qui n'ont jamais accouché

Une croyance qui remonte aux années 50
La croyance selon laquelle une femme nullipare (qui n’a jamais accouché) peut devenir stérile si on lui pose un stérilet remonte aux années 50. A l’époque, certaines femmes, qui se trouvent être porteuses d’un stérilet, contractent des infections au niveau de l’utérus et des trompes de Fallope. Infections qui ont entraîné, chez certaines, la stérilité. Il ne s’en fallut pas plus pour que le stérilet soit accusé d’en être le responsable.

Une idée reçue balayée dans les années 70
Mais dans les années 70, des études prouvent que le dispositif intra-utérin n’était pas la cause de cette stérilité, les femmes portant un stérilet n’ayant pas plus d’infections que les autres.

L’innocuité du stérilet reconnue en 2004
En 2004, l’Agence nationale d’accréditation en santé (Anaes) lève l’interdiction de la pose d’un stérilet sur une femme qui n’a jamais accouché. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaîtra même que la pose peut être faite sur une femme de moins de 20 ans, « les avantages étant supérieurs aux inconvénients ».

Le libertinage fait forcément référence à la sexualité

Un courant philosophique qui remet en cause les dogmes religieux
Au départ (au XVIIème siècle), le libertinage est un courant de pensée philosophique qui s’attaque aux dogmes religieux, de façon générale. Le terme « libertin » était alors péjoratif et usé à l’encontre des penseurs athées ou critiques de la religion, tels Cyrano De Bergerac ou Vanini.

Du libertinage philosophique au libertinage des mœurs
En remettant en cause la doctrine religieuse, les libertins de l’époque s’attaquent, aussi, à la notion de péché de la chair et « aux pratiques culpabilisantes du christianisme ». Ils ouvrent ainsi la voie à un libertinage centré sur une dimension érotique. Le XVIIIème siècle verra apparaître des textes fondateurs de ce courant, comme les célèbres Liaisons dangereuses de Laclos.

Un grand pénis est toujours signe de virilité

A l’heure où certains hommes cherchent à se faire épaissir ou rallonger le pénis, il peut paraître impensable qu’un gros ou grand sexe ne soit pas, partout, un signe de virilité. Et pourtant. Dans l’Antiquité grecque, c’était, au contraire, les petits pénis qui étaient admirés. Ainsi, lorsque le sculpteur Polyclète élabora des statues censées représenter les canons de beauté du Vème siècle avant JC, il les conçut avec des épaules, abdominaux, pectoraux, cou, bras et jambes musclés…mais avec un petit pénis ! De nos jours, les Desana –une tribu indienne du Brésil- considèrent même que seuls les hommes au petit pénis peuvent prétendre être chef.

Les phéromones commandent nos attirances

Les phéromones, identiques d’un individu à l’autre
Les phéromones ont le vent en poupe ! Ces substances chimiques -qui ne sont pas des odeurs- dicteraient nos attirances amoureuses, si l’on en croit plusieurs théories –déjà récupérées par l’industrie du parfum. Lucy Vincent, docteur en neurosciences (par ailleurs communicante pour l’industrie pharmaceutique Servier) estime que ces phéromones sont déterminantes dans la sélection amoureuse. Elles permettraient en effet de choisir un partenaire ayant un patrimoine génétique éloigné du sien, pour fournir un maximum d’anticorps aux futurs enfants. Un argument invalide selon l’auteur, puisque, contrairement aux odeurs qui, elles, sont propres à chaque individu, les phéromones sont communes à une même espèce.

Des substances chimiques…dont l’existence n’a jamais été prouvée chez l’homme
Autre pavé dans la mare, si l’existence des phéromones a été clairement prouvée chez les insectes, peu ont été identifiées chez les mammifères…« et, jusqu’ici, aucune étude scientifique n’a pu montrer que les êtres humains produisent des phéromones ».

Le sperme est produit par les testicules

On pense souvent, à tort, que le sperme est produit par les testicules. Si ces derniers jouent un rôle dans sa création, ils ne sont pas seuls dans cette entreprise.

- 40 % à 60 % de l’éjaculat vient des vésicules séminales. Situées à l’arrière de la vessie, le liquide qu’elles produisent est riche en fructose, pour nourrir les spermatozoïdes.
- 20 % à 40 % du sperme est produit par la prostate, située sous la vessie. Le liquide prostatique a pour fonction de réduire l’acidité du vagin.
- Enfin, seuls 10 % à 20 % de l’éjaculat vient des testicules, qui produisent les gamètes mâles : les spermatozoïdes.

Le préservatif protège de toutes les IST

Le préservatif, indispensable…
448 millions de nouvelles infections transmissibles guérissables touchent chaque année les adultes de 15 à 49 ans ; 34 millions de personnes vivent avec VIH à travers le monde. Ces chiffres de l’Organisation mondiale de la santé font froid dans le dos. Le meilleur comportement à adopter reste le préservatif, qui protège –en cas de pénétration vaginale, anale ou de fellation- du VIH, des gonocoques (ou chaude pisse), de la chlamydiose, de la syphilis, de l’hépatite B…

mais pas suffisant
Toutefois, le préservatif est inefficace en cas de pratiques sexuelles autres que la pénétration. Ainsi,
- la chlamydiose peut se transmettre par un contact des organes génitaux avec la main, ensuite portée aux yeux.
- Même chose pour l’herpès, qui peut aussi se transmettre par un simple baiser lorsqu’il est labial (le bouton de fièvre sur la bouche). L’usage d’un préservatif ne protège pas, en outre, des poussées d’herpès sur les fesses ou les testicules.
- Un cunnilingus ou une fellation (sans l’usage d’un préservatif ou d’un carré de latex) peut transmettre herpès ou chlamydiose…dans les 2 sens !
- La syphilis peut se transmettre par le baiser.
- Les condylomes peuvent se transmettre par un contact peau à peau, tout comme le chancre mou.

MAIS LE PRESERVATIF EST L’UNE DES BARIERRES LES PLUS EFFICACES CONTRE LES IST. ALORS, PROTEGEZ-VOUS !

Source : www.femina.fr

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