C’est quoi la tendance Seapunk ?

C’est quoi la tendance Seapunk ?

Cheveux teints en rose ou en bleu délavé, maquillage pailleté, tee-shirt à l’effigie de dauphins et autres créatures marines, accessoires ésotériques : le mouvement Seapunk, littéralement « punks des mers », est la tendance dont (presque) tout le monde parle.

Ses codes fashion intriguent et inspirent. Décryptage. Une tendance née sur internet

Le mouvement Seapunk aurait pu naître sur une des plages de Venice beach, sur la côte Ouest américaine, refuge d’anciens hippies et autres punks. Or non. Comme Lana Del Rey, créature 2.0., le Seapunk est né sur internet durant l’été 2011, mêlant joyeusement mauvais goût et influences ringardes. Le Seapunk, on le doit à un tweet, celui de Lil Internet, un dj originaire de Brooklyn, relatant son rêve de la veille : « j’ai rêvé d’un blouson de cuir dont les clous ont été remplacés par des crustacés #Seapunk. » L’hashtag #Seapunk est inventé, la tendance est née et ne fait que se confirmer. Pour Alexandra Jubé, chef de projet Prospective pour le bureau de tendances NellyRodi, « Cette tendance née sur le web est extrêmement éparpillée et éclatée géographiquement. Ses codes, qui ne sont pas forcément très clairs, sont en perpétuelle évolution ». On ne compte plus le nombre de sites de micro-blogging Tumblr dédiés à ce phénomène de mode.  Aujourd’hui, le mouvement est même descendu dans la rue et les tribus seapunk essaiment désormais dans les quartiers branchés de New York, Londres ou encore Tokyo. Une source d’inspiration toute trouvée pour les créateurs de mode.

Les codes du style Seapunk

Le seapunk croise la culture web et celle de la mode. Ses adeptes ?  Des jeunes qui ont entre 13 et 19 ans. Ils ont les cheveux décolorés, voire délavés, portent des vêtements à l’imprimé tie and dye et aux motifs inspirés du monde marin (exemples ? dauphins, sirènes, hippocampes etc.). Ils affectionnent aussi l’esthétique ringarde de la 3D des années 1990 et l’imagerie kawaï. Les couleurs sont irisées, leur style vestimentaire inédit. Mais ce n’est pas un déguisement. Il y a une vraie philosophie de vie derrière. Ils échangent sur internet, s’enflamment sur les Tumblr, nouent des liens virtuels. « Sur le fond comme sur la forme, la mouvance seapunk s’articule donc comme un « moodboard » (mur d’inspiration, tdlr) au gré de l’accumulation de références visuelles », analyse Alexandra Jubé.

Charlotte Free, l’égérie

Tout mouvement a son égérie. Chez les Seapunk, c’est Charlotte Free. Ce jeune top s’est fait remarquer en 2011 en défilant avec les cheveux teints en rose. La jeune femme de 19 ans assume et revendique alors sa différence capillaire au point d’en faire sa marque de fabrique. Et ça lui réussit plutôt bien. Son visage angélique et sa chevelure punk lui valent la reconnaissance du milieu. Repérée par Jeremy Scott, Marchesa et Vivienne Westwood, Charlotte court tous leurs défilés. A la sortie des shows, elle arbore sans complexe son uniforme de teenager régressive mi-punkette mi-sportswear, un style qui lui ouvre les portes de Forever 21 et Asos, dont elle est l’égérie cet hiver. Le top séduit par son côté baby doll trash. Celle qui se décrit comme « Pink headed model » sur Twitter fait maintenant partie de celles qui comptent, seapunk ou non. Plus tard ce sera au tour de la rappeuse très en vogue Azealia Banks de s’approprier les codes du mouvement. Haut de maillot de bain en forme de coquillage, cheveux bleus, un de ses derniers titres s’intitule même « Aquababe ».

Jeremy Scott, le créateur phare

Si la tendance Seapunk est née sur internet, c’est pendant les fashion week de février 2012 que le mouvement a gagné ses lettres de noblesse mode. Jeremy Scott est le premier à s’en être inspiré pour dessiner sa collection automne-hiver 2012. Le bleu, les piercings, les motifs : le créateur américain pioche dans les références stylistiques du mouvement. Mais ce n’est pas le seul. La griffe italienne Blumarine s’inscrit également dans la tendance, en proposant des silhouettes de naïades irisées façon dancefloor. Les prémices de l’émergence des Seapunk étaient déjà d’ailleurs palpables dans la collection Versace du défilé printemps-été 2012 pour lequel Donatella Versace avait décoré ses robes de paysages marins aux couleurs pastel. Chez Chanel également, Karl Lagerfeld avait donné au Grand Palais des allures de royaume de Triton pour la saison  printemps-été 2012. Durant le show, la flamboyante Florence Welch était apparue dans un coquillage pour donner son concert. Le créateur allemand est même allé jusqu’à faire défiler les mannequins du défilé Chanel Croisière 2013 avec des perruques roses et bleues.
La rue inspire-t-elle les podiums ? Ou bien est-ce l’inverse. Une chose est sûre, on reconnaît bien là une tendance de fond (marin).

Source : www.elle.fr

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