La petite centaine de militants pressée dans la fédération UMP du Rhône n’eurent d’yeux que pour le nouveau symbole des anti-mariage pour tous. Non pas qu’Emmanuel Hamelin les ait ennuyé avec son discours de candidat à la mairie de Lyon. Mais Frigide Barjot, avec son débardeur rose, sa mini-jupe et sa gouaille, a su bousculer l’assemblée conservatrice.
Barjot, elle l’est. Il est loin le temps de Virginie Merle, la jeune Lyonnaise passée par Chevreul, les campagnes de Michel Noir ou les cours d’économie de François Hollande à Sciences Po. On perçoit par moment la Frigide des folles soirées des années 80 passées avec… Emmanuel Hamelin.
"Hamelin, c’est mon copain, c’est encore une histoire d’amour, explique-t-elle. Il a été l’un des premiers adhérents, premiers piliers au Collectif pour l’humanité durable qui luttait en mai 2012 contre les engagements du président socialiste".
C’est donc devant une audience conquise que Frigide entame un discours anti-mariage gay, "pas homophobe". A ses côtés, Georges Fenech, Christophe Guilloteau et Philippe Cochet savourent. Bientôt rejointe par Jean-Baptiste Labouche, organisateur de la Marche Solidaire, Frigide Barjot explique que "Lyon est importante" dans ce combat. Qu’elle lui a donné "le courage de faire une manif à Paris. C’est de Lyon que part la résistance en 1984 contre le projet de loi Savary". Elle espère désormais que Lyon sera l’initiatrice du mouvement qui "ne veut pas renverser le gouvernement mais empêcher la loi Taubira de passer".
Entre quelques rires et applaudissements, les militants sont conquis par cette catholique convaincue qui ne leur ressemble tellement pas.
La Lyonnaise qui participait à Vaulx-en-Velin aux Etats Généraux de l’Enfant entend désormais organiser une nouvelle manifestation nationale, le 24 mars ou le 7 avril. A Lyon, plus tôt, le 2 février, il sera question de rassemblements devant les préfectures. "Pour créer le débat, il faut réunir 500 000 pétitions signées", scande Frigide Barjot. Le juriste de formation Georges Fenech acquiesce, "ca nous donnera un délai d'au moins deux ans", précise-t-elle. Largement suffisant selon la Lyonnaise pour lui permettre "d'aider François Hollande à se sortir de cette loi".