Petits snobismes de l’an 13

Petits snobismes de l’an 13

Supperclub, Platter, coussins anti-âge et “beauty toys”… Tout ce qui va buzzer cette année

Le vernis joue sur du velours. L’oreiller en soie est le nouvel anti-âge. Le fromage frenchy se frotte au saké... L’année sera snob, délicieusement snob.
 
On collectionne les moments d’exception
Vivre des « expériences » est le nouveau fantasme. Sur le modèle de la vente aux enchères du palais de Tokyo, en octobre dernier, qui proposait d’« acheter » une expérience avec un artiste (un tour du périphérique parisien dans la Ferrari de Bertrand Lavier, par exemple), on s’invite au « supperclub » Table Ronde, où des chefs viennent cuisiner pour et devant seize convives ; on monte une séance de ciné-club entre amis dans une vraie salle ; ou on assiste à des concerts de rock privés, très vite complets. À partir de mai, on ira, bien sûr, déjeuner en petit comité à la table d’hôte du maraîcher japonais Asafumi Yamashita, une adresse confidentielle pour fous de légumes (Ferme Yamashita, à Chapet, dans les Yvelines. Tél. : 01 30 91 98 75).
 
On ne jure plus que par l’Allemagne
Après Berlin, Hambourg et Düsseldorf sont les nouvelles destinations arty-archi, régulièrement citées par les journaux prescripteurs, comme la revue anglaise Monocle. Le fin du fin reste néanmoins le tour dans la Ruhr, où l’on aura admiré le « magnifique travail » de l’architecte Rem Koolhaas sur le complexe minier de Zollverein, spectaculaire spot du tourisme industriel (à Essen).
 
On s’enivre de sensations olfactives poétiques 
On aime les senteurs qui évoquent le passé, c’est tellement plus émouvant... Comme cette bougie qui rappelle « l’inoubliable potager des grands-parents, au pied de la rivière de l’Ascot, près du village Moltifao » (dixit Casanera, la marque corse qui buzze). Ou ce parfum Anima Dulcis qui restitue « l’arôme du cacao infusé par les nonnes dans le couvent mexicain de Jésus-Marie, en novembre 1695 » (si l’on a bien compris le pitch de la très sélecte maison Arquiste).
 
On poste ses photos sur Platter
Celles de nos enfants, Tom et Lola ? Non, plutôt celle de ce magnifique tataki de veau maison... Cette application, Platter, est en effet en train de devenir l’Instagram des foodies qui se sont un peu lassées de jouer les blogueuses. Moins prétentieux, plus interactif, même le célèbre chef Jamie Oliver partage des recettes sur ce nouveau réseau social qui monte.
 
On se fait rapporter des beauty toys de Londres 
Par exemple, le vernis Velvet, de Ciaté, à effet velours, la dernière toquade des folles de leurs ongles. Sublime en prune, et en rupture de stock sur le site européen, bien sûr. Ou le Bun Ring en mousse, d'Urban Outfitters, qui permet de se tortiller un chignon.
 
On remet du beurre à table
Trêve de chips de légumes bizarres ! Le grignotage apéro du moment, c’est le petit pot de beurre fin, comme ceux de Bordier. On le consomme religieusement sur du pain excentrique qu’on est allé quérir à l’autre bout de la ville (« Seraient-ce des graines de coriandre, dear ? »), l’autre grande passion du moment. Si l’on n’a que du beurre roturier, on le customise avec un zeste de citron vert, du curcuma, des sardines... et c’est très bien aussi.
 
On dort sur un oreiller en soie 
Le polochon de base s’avérant bien trop brutal pour les princesses au petit pois, elles reposent et lissent leurs traits sur un coussin anti-âge, doux comme un songe bio. C’est le nouveau must have des beautystas, vraiment concernées par leur peau et phobiques des marques au réveil...
 
On est au-delà du made in France
Encore plus pointu, le crafted in Paris (fabriqué à Paris). Des légions de créateurs de bijoux, de foulards et de sacs revendiquent ce terroir mode. On peut les trouver, avec de la bière brassée à la Goutte d’or, dans le nouveau concept-store spécialisé, le Sept Cinq (54, rue Notre-Dame-de-Lorette, 75009 Paris. Tél. : 09 83 55 05 95). Quant aux ravissants sweats à applications de cuir du collectif Andrea Crews, vendus dans leur atelier boutique, ils ont de l’allure (25, rue de Vaucouleurs, 75011 Paris. Tél. : 01 45 26 36 68).
 
On reçoit à nouveau des lettres
Pour changer des factures et des publicités, on s’abonne à des « lettres d’un inconnu ». Deux fois par mois, manuscrite ou tapée à l’ordinateur, mais toujours authentique et parfois accompagnée de photos, la missive raconte une histoire vraie. Dans la même veine littéraire, on peut aussi faire éditer en un joli livre les e-mails de sa love story.
 
On fond pour les artisans de bouche japonais
Alors que le matcha envahit peu à peu les financiers des boulangers de quartier, on observe que les Nippons investissent des domaines qui semblaient exclusivement.
 
Les in 2013
 
La pavlova et sa meringue aux fruits. Les livres d’astrophysique philosophiques. Les chefs australiens sexy. Le vintage 80s. La pascade aveyronnaise. Le tourisme horticole.
 
Les out 2013
 
Le saint-honoré à la crème. Les livres politiques narcissiques. Les chefs nordiques conceptuels. Le vintage 70s. Le hamburger américain. Le tourisme vinicole.
 
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