La section féminine du club de basket lyonnais déménage en effet du gymnase Mado Bonnet pour s’installer au Palais des Sports de Gerland avec au bout une capacité de 3000 places, soit le double de la salle du 8e arrondissement. Un véritable défi pour les Lionnes et le staff de l’ASVEL féminin comme nous le confie entre excitation et stress la directrice sportive du club et ancienne joueuse internationale, Paoline Salagnac.
Le premier match de l’ASVEL féminin au Palais des Sports de Gerland est prévu ce dimanche 12 janvier contre Villeneuve-d’Ascq. Quel est le sentiment qui domine au sein du club ?
Il y a beaucoup d’excitation mais aussi de la pression parce qu’on sait que c’est un monument historique du sport, et même de l’évènementiel lyonnais. On rentre un peu dans la cour des grands et on veut être à la hauteur de l’équipement mis à disposition pour nous. Il y a pas mal de sentiments partagés et puis aussi beaucoup de concentration pour faire que cette entrée au Palais des Sports de Gerland se fasse de la meilleure des manières et que ce soit une très belle fête.
Que prévoyez-vous justement pour ce premier match ?
L’arrivée au Palais est une nouvelle étape dans l’évolution du club. On veut que ce soit un vrai évènement qui rassemble et qui permette aussi de fédérer. On a pu notamment voir au travers des Jeux Olympiques que le sport permet de fédérer. C’est vraiment notre envie que ce soit la fête des Lyonnais et qu’on puisse attirer un maximum de personnes avec des animations sur le parvis et puis aussi dans la salle.
Qu’attendez-vous de ce déménagement au Palais des Sports de Gerland ?
Le fait de bénéficier de cette infrastructure est tout d’abord un énorme message pour le sport féminin de la part de la Ville de Lyon. J’ai des souvenirs de Yannick Noah gagnant la Coupe Davis au Palais des Sports de Gerland. C’est en tout cas un vrai message pour le sport féminin. On veut être à la hauteur de cela. Au-delà de pouvoir bénéficier d’un nombre de spectateurs plus importants, ça va nous permettre de pouvoir attirer de nouveaux partenaires, offrir de nouvelles prestations et aussi pouvoir organiser encore plus d’évènements sociétaux compte tenu de notre statut d’entreprise à mission.
Quels sont les autres objectifs de l’ASVEL féminin pour l’année 2025 ?
C’est continuer à grandir. Je pense que tout le monde a vu que nous avions entamé un nouveau cycle avec notre équipe refaçonnée quasiment à 80% cette année. Nous sommes partis sur une dynamique sur quelques années. Tout l’enjeu est de poser de nouvelles pierres, de construire et d’accompagner cette équipe qui est jeune puisque la majorité des joueuses ont moins de 20 ans. C’est aussi les accompagner à grandir avec nous et à continuer à écrire l’histoire de notre club. On a eu par le passé la chance de vivre des très beaux moments et des titres. Nous n’avons qu’une seule envie c’est de continuer à construire et à vivre de très belles émotions dans ce magnifique Palais des Sports.
A côté de vous, il y aura le LOU Rugby, et notamment le LOU Rugby féminin. C’est une façon de se dire que le sport féminin est bien implanté à Lyon ?
Aujourd’hui, c’est nous qui bénéficions de l’infrastructure mais ça aurait pu être un autre sport. J’espère que cela suscitera l’intérêt des gens pour le sport féminin et permettra la mise en lumière du basket. Ça nous donne aussi l’opportunité de créer une dynamique autour de nos sports féminins et de pouvoir inspirer plein de petites filles à la pratique du sport. Notre raison d’être avec notre statut d’entreprise à mission est de permettre à chaque petite fille et chaque femme de réaliser ses rêves et de devenir capitaine de sa vie. Les premières personnes qui incarnent ça, ce sont nos joueuses sur le terrain.
Le sport féminin se développe beaucoup depuis ces dernières années mais que manque-t-il aujourd’hui pour encore plus le faire connaitre ?
Il y a eu une grosse évolution depuis plusieurs années. Ce qu’il manque peut-être c’est que les gens découvrent ces sports. On est sur la bonne voie que ce soit le foot féminin, le rugby féminin et le basket féminin. Aujourd’hui on nous aide à avoir les moyens pour développer notre image et la mettre en lumière par nos actions, qui vont au-delà du terrain. C’est important d’avoir notre propre personnalité, nos propres valeurs et que les gens s’y retrouvent. Notre but est de rayonner, de faire vivre notre sport et d’essayer de fédérer un maximum de personnes. Les Jeux Olympiques ont permis de mettre en lumière les sports, notamment les sports féminins avec des athlètes ayant performé et incarnant aussi les valeurs du sport féminin. C’est important de pouvoir poursuivre l’héritage.
Lyon est aujourd’hui une place forte du sport féminin ?
Evidemment ! Le chemin a été tracé par l’OL féminin qui est une référence en termes de sport collectif féminin, de performance et d’exigence. Cela a été un très bel exemple pour nous. Nous sommes un peu les petites sœurs de l’OL féminin. Nous avons grandi dans leurs pas et nous essayons de nous maintenir au plus haut niveau. On peut être fier du sport féminin sur le territoire lyonnais. On espère que ça inspirera un maximum de jeunes filles à suivre toutes ces grandes joueuses qui montrent l’exemple.
Propos recueillis par A.D.