Les pop-up stores, ces boutiques éphémères de plusieurs jours ou mois, n’ont jamais été aussi nombreux en France que ces dernières années. Lyon ne fait pas exception à la règle avec des marques à la recherche d’une nouvelle façon de se faire connaître.
"C’est toujours un plaisir de venir à la rencontre des Lyonnais qui nous réservent à chaque fois un très bel accueil." Élodie Gervet est la co-fondatrice de Flowrette, une marque nationale de décoration et de créations à base de fleurs séchées. Cinq pop-up stores ont été organisés ces deux dernières années à Lyon ; une vingtaine en tout dans les plus grandes villes de France. "Les boutiques éphémères nous permettent de créer des moments uniques de partage avec nos clients, de leur faire découvrir nos créations en direct, d’échanger sur notre univers artisanal et de créer une vraie expérience autour de notre marque", explique Élodie Gervet. "Les pop-up stores offrent aussi l’avantage de pouvoir toucher une clientèle locale, qui apprécie souvent de voir et de toucher nos produits avant d’acheter, en particulier nos bouquets de fleurs en papier et nos fleurs séchées. C’est une expérience plus immersive qui renforce le lien avec notre communauté. Pour nous, c’est aussi l’occasion de tester de nouveaux concepts et de recueillir des retours qui enrichissent notre démarche et notre offre", ajoute l’entrepreneuse qui met en avant une façon "de rendre notre marque accessible au plus grand nombre en dehors de notre e-shop".
Flowrette n’est pas la seule marque à avoir cédé à la tentation des pop-up stores pour développer sa notoriété mais aussi un nouveau marché. Ba&sh a également saisi cette opportunité pour développer sa branche consacrée à la seconde main. En avril dernier, la marque s’est installée plus de deux semaines à Lyon "en raison de la demande croissante pour la mode de seconde main dans la ville". Victoire de L’Epine, responsable de la transformation chez Ba&sh le confirme. "On aimerait doubler notre nombre de pop-up stores l’année prochaine en France. Nous voulons faire connaitre notre seconde main à travers des canaux très authentiques. Aujourd’hui, on ne fait que parler du web et on veut vraiment revenir aux sources et donner envie aux clientes de consommer de la seconde main", déclare-t-elle. "Les pop-up stores nous permettent de la communication mais surtout de rencontrer nos clientes. On veut aujourd’hui consommer quelque chose de rapide, de désirable et qui donne envie comme le sont ces boutiques éphémères", ajoute Victoire de L’Epine.
Une façon donc de tester le potentiel de la marque avec au bout la possibilité de s’implanter définitivement. Ce fut aussi le cas de la marque Sézane, née sur internet en 2013. Après plusieurs boutiques éphémères ces dernières années ayant rencontré un succès non négligeable au sein de la capitale des Gaules, l’enseigne a ouvert il y a maintenant plus d’un an son premier magasin en plein cœur de la Presqu’île confirmant l’intérêt des Lyonnaises. Autre exemple de ce galop d’essai réussi avec Élodie Fagot, fondatrice de Tea Heritage, marque lyonnaise de thé présentant la particularité de présenter des sachets aux formes originales (cœurs, nuages, trèfles, avions, sapins de Noël…). Pas de pop-up cette année pour la jeune femme puisque les tests des précédentes boutiques éphémères à Lyon et à Paris ont été concluants. "Ça nous a permis de trouver vers qui on voulait s’adresser", confie l’entrepreneuse désormais à la tête d’un magasin à Craponne faisant à la fois office de salon de thé et de boutique.
La tendance des pop-up stores n’a cessé de se renforcer ces dernières années à Lyon ne mettant plus forcément en avant une seule marque mais le travail de plusieurs créateurs. Le collectif "Les Créations Lyonnaises" comptant une soixantaine de créateurs en est l’exemple avec une première boutique éphémère installée depuis juin 2022 dans le 2ème arrondissement mais surtout quatre pop-up stores dans la Cour du Midi du Grand Hôtel-Dieu mis en place en janvier 2023. "Chaque créateur peut venir sur une période de quatre mois. Ça leur permet de voir comment va évoluer leur marque, s’il y a un avenir et si ça correspond à une clientèle précise. Ça permet aussi de faire un essai dans le monde du commerce et de révéler certains talents afin de proposer une opportunité d’agrandir et de développer sa marque", explique Virginie Piroird, co-fondatrice des "Créations Lyonnaises" mais également créatrice de la marque de bougies Onze Octobre. "Officiellement on est au Grand Hôtel-Dieu jusqu’au mois de décembre. On espère pouvoir continuer cette jolie aventure", assure-t-elle mettant en avant "la frénésie de Noël" présente dans les différents pop-up stores depuis le mois de novembre.
A.D.