Cette journée symbolique est l’occasion de réfléchir, renouveler, amplifier et établir des stratégies pour éradiquer toutes les formes de violences contre les femmes.
L’Initiative Spotlight de l’ONU, ainsi que la campagne Tous UNiS, se mobilisent pour mettre fin à ce fléau d’ici 2030, comme l’a annoncé le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres.
À Lyon, Michèle Vianès, présidente de l’ONG Regards de femmes, lutte depuis 1998 pour les droits des femmes dans la société.
"Avec notre association, nous combattons toutes les formes de violences : la GPA, la prostitution, les violences physiques et psychologiques. Nous luttons également contre le racisme, le patriarcat et le contrôle du corps des femmes, qui existent dans toutes les civilisations depuis des millénaires. Nous tentons de renverser la table de cette oppression", explique-t-elle.
Selon l’OMS, près d’une femme sur trois dans le monde (30 %) est confrontée à des violences physiques et/ou sexuelles, souvent infligées par un partenaire intime. Cette violence commence tôt : près d’une adolescente sur quatre (24 %) âgée de 15 à 19 ans ayant eu une relation intime a été victime de violences physiques ou sexuelles.
Ces violences entraînent des répercussions majeures sur la santé physique, mentale, sexuelle et générale des femmes.
"Il faut éradiquer le problème à la racine"
Michèle Vianès souligne que cette journée, bien qu’essentielle, ne suffit pas à elle seule : "Ce n’est pas seulement une question de chiffres. Il faut regarder les racines du problème. Ces journées annuelles partent d’un bon sentiment et sont nécessaires, mais elles restent insuffisantes si on ne s’attaque pas aux causes profondes. Il y a eu des progrès, notamment dans les structures d’accueil et la formation à l’écoute, mais tant que des femmes vivent dans des conditions inhumaines, le combat reste immense".
Dans tous les pays et cultures, il est primordial d’agir pour garantir à toutes les femmes, dans leur diversité, une vie sans violence ni coercition. Les discriminations persistent, quel que soit l’âge, l’ethnie ou le milieu social.
Des programmes de prévention émergent, mais ils peinent à répondre à l’ampleur du problème.
"C’est arroser du sable !"
Michèle Vianès déplore l’ampleur des inégalités : "Des organismes comme la CEDAW proposent des lignes directrices pour établir une parité réelle entre les sexes. Il faut changer de paradigme et rendre la présence des femmes dans tous les domaines naturelle. Aujourd’hui, les violences économiques sont aussi très présentes. Les femmes gagnent en moyenne 9 % de moins que les hommes, et seulement deux femmes siègent au CAC 40. Pourtant, il n’y a pas de gouvernance sans les femmes".
La présidente plaide pour une reconnaissance des droits des femmes et de l’égalité des sexes dans une convention internationale.
Une mobilisation est prévue sur la place Bellecour ce samedi 23 novembre à 15h pour une grande manifestation féministe.
J.B.