Cinq jeunes chercheuses lyonnaises récompensées par la Fondation L’Oréal-Unesco

Cinq jeunes chercheuses lyonnaises récompensées par la Fondation L’Oréal-Unesco
Cinq jeunes chercheuses lyonnaises récompensées par la Fondation L’Oréal-Unesco - DR/Richard Pak - Fondation L'Oréal

Elles ont été sélectionnées parmi plus de 700 candidatures.

Les femmes ne représentent aujourd’hui que 29% des chercheurs en France contre un peu moins de 32% au niveau mondial. C’est la raison pour laquelle la Fondation L’Oréal a décidé depuis maintenant plusieurs années de mettre en lumière le travail de chercheuses françaises dans le cadre de son programme L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science.

Pour cette 18ème édition, ce sont 35 jeunes chercheuses brillantes, 20 doctorantes et 15 post-doctorantes, qui ont été sélectionnées afin de recevoir ce mercredi à Paris le Prix Jeunes Talents L’Oréal-Unesco avec au bout "une dotation qui les aideront à poursuivre leurs travaux de recherche" mais aussi des "formations en communication et en leadership visant à leur donner des moyens supplémentaires pour mieux affronter le "plafond de verre" et mieux valoriser leurs recherches scientifiques". Cinq chercheuses de Lyon font notamment partie de cette nouvelle promotion.

Muzhda Haem Rahii, originaire d’Afghanistan et travaillant actuellement au Laboratoire d’immunologie à l’hôpital Edouard Herriot de Lyon, a notamment été récompensée pour ses recherches sur l’immunologie visant à améliorer la prévention, le diagnostic et le traitement d’affections sévères comme le septis (ou septicémie) chez des patients en réanimation. "La recherche offre des réponses à des questions compliquées. Ce prix est la reconnaissance de mon effort mais aussi pour encourager toutes les jeunes filles", nous confie-t-elle.

De son côté, Marine Dubreucq est sage-femme et travaille également à l’université Claude Bernard à Lyon. Ses recherches en obstétrique et gynécologie portent sur la santé mentale en période périnatale et sur l’amélioration de la formation des sage-femmes. "C’est une fierté de porter la voix de toutes ces personnes ayant participé à mon travail. Le but est vraiment de pouvoir améliorer le devenir des parents en améliorant le repérage des problèmes de santé mentale. La dépression est la première complication de la grossesse et touche une femme sur cinq et un homme sur dix", explique la chercheuse.

Lise Morlet-Decarnin a aussi été distinguée grâce à ses recherches en physique atomique. La jeune femme de 28 ans travaille au Laboratoire de physique de l’ENS de Lyon sur les gels de nanocristaux de cellulose et leurs propriétés mécaniques et optiques, ainsi que sur l’origine physique de ces propriétés. L’objectif est de pouvoir les utiliser pour la fabrication de matériaux plus respectueux de l’environnement. "Une chose qui me tient à cœur c’est la vulgarisation. C’est un autre moyen de permettre à tout le monde d’accéder à la science", nous affirme Lise Morlet-Decarnin qui proposera dans quelques semaines une chaîne YouTube intitulée "Bon, en gros" permettant d’expliquer simplement des phénomènes physiques.

Doctorante à l’Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon, Amélie Joly, 28 ans, effectue des recherches en métabolisme visant à mieux comprendre comment l’organisme répond à la malnutrition protéique pendant l’enfance avec l’objectif final d’adapter plus efficacement les programmes de prévention et les traitements des enfants malnutris en fonction de leur sexe. "Je veux prouver aux jeunes filles qui hésitent à se lancer dans une carrière scientifique qu’il ne faut pas croire aux stéréotypes liés aux scientifiques. La première image que l’on a d’un scientifique est celle d’Albert Einstein avec ses cheveux en pétard et sa blouse blanche. Ce n’est pas du tout ça !", tient-elle à nous déclarer.

Marion Chambon est la dernière chercheuse lyonnaise récompensée. Passée par l’Institut des sciences pharmaceutiques et biologiques de Lyon, elle est aujourd’hui saluée pour ses recherches en phytochimie en Polynésie Françaises où elle cherche à étudier les plantes polynésiennes très utilisées traditionnellement pour les soins de la peau. "Mon rêve est de voir mes recherches aboutir à la commercialisation d’un produit cosmétique ou pharmaceutique", déclare la jeune femme de 28 ans. "La recherche nous fait sentir utile", conclut-elle.

Propos recueillis par A.D.

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