Timide au premier abord mais le sourire malicieux toujours aux lèvres, Mayane-Sarah El Baze a les yeux qui pétillent lorsqu’on lui parle de la popularité de Un p’tit truc en plus. "On me reconnaît dans la rue. C’est trop bien !", confie la jeune femme de 20 ans. La première comédie de l’humoriste Arthus a en effet surpris tout le monde en franchissant la barre symbolique des 10 millions d’entrées un peu moins de quatre mois après sa sortie au cinéma. Les derniers films ayant réussi cette prouesse étaient principalement américains : Avatar, la voie de l’eau (2022), Le Roi Lion (2019), Star Wars : épisode 7, le réveil de la force (2015) sans oublier la comédie française Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu ? (2014) de Philippe de Chauveron.
Un p’tit truc en plus raconte l’histoire de deux cambrioleurs joués par Arthus et Clovis Cornillac qui, pour échapper à la police après un braquage, trouvent refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap. Ils se font alors passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé créant des situations drôles, cocasses mais surtout touchantes.
Mayane-Sarah El Baze, qui joue une jeune fille très coquette de cette colonie de vacances pas comme les autres, garde deux souvenirs du tournage ayant eu lieu à l’été 2023 dans la Drôme. "J’ai gardé ma chaise du tournage avec mon prénom dessus et tourner avec Arthus c’était sympa", résume la jeune Villeurbannaise ne manquant pas non plus de revenir sur la montée des marches du Festival de Cannes de toute l’équipe de Un p’tit truc en plus qui avait ému le public. "C’était vraiment cool Cannes ! C’était mon rêve !", nous assure l’actrice, elle-même surprise de cette incroyable popularité. Toute l’équipe du film a eu l’occasion de se retrouver au mois de septembre lors d’une fête pour célébrer ce succès et un peu tourner la page de l’euphorie des dernières semaines. La fierté se lit également dans les yeux de Sandrine, la maman de Mayane-Sarah El Baze, qui l’accompagne dans ses déplacements professionnels. "Je suis très fière d’elle. Ce film a changé le regard des gens sur le handicap", assure-t-elle.
Le CV de Mayane-Sarah El Baze est aujourd’hui bien rempli avec une dizaine de films, séries et publicités, dont HPI avec Audrey Fleurot, J’irai au bout de mes rêves et Handigang de Stéphanie Pillonca, Jusqu’ici tout va bien avec Nawell Madani sur Netflix. "Elle est beaucoup sur la comédie", précise Sandrine El Baze. La jeune actrice espère un jour tourner avec La Bande à Fifi, notamment Philippe Lacheau et Tarek Boudali. D’autres rêves ? Mayane-Sarah El Baze en a de nombreux, à commencer dans le cinéma où elle vise un jour un rôle principal, si possible en rapport avec la danse, l’une de ses grandes passions. Pour mettre toutes les chances de son côté et vaincre sa timidité, elle prend également chaque lundi soir des cours d’improvisation à Villeurbanne.
Le domaine de la mode l’attire aussi particulièrement. "Mon rêve le plus fou serait d’être égérie d’une grande marque", déclare-t-elle évoquant L’Oréal. Des discussions seraient d’ailleurs en cours… La télévision est également dans les projets de Mayane-Sarah El Baze ; la jeune femme a récemment présenté une chronique dans Le Mag de la santé présenté par Jimmy Mohamed sur France 5. Une expérience qui pourrait prochainement se renouveler.
Son quotidien d’actrice et de jeune femme ? Mayane-Sarah El Baze le partage sur ses réseaux sociaux où elle peut compter sur une communauté fidèle et bienveillante avec 27 000 abonnés sur Instagram et plus de 168 000 sur TikTok où son pseudo trisomiquemaispasque résume parfaitement son état d’esprit et la façon dont elle veut parler de la trisomie 21. Elle chante, elle danse, elle cuisine, elle propose des tutos de maquillage… Ses différentes passions ne se comptent plus. "On est tous différents. Et alors ?", affirme Mayane-Sarah El Baze le sourire toujours aux lèvres. La jeune femme, titulaire d’un CAP vannerie obtenue à la cité scolaire René-Pellet de Villeurbanne, a réussi à s’épanouir et à s’ouvrir aux autres. Elle est également membre de l’association "21 rêves" ayant pour but de promouvoir des actions contribuant au bien-être des personnes porteuses de trisomie 21 avec comme mot d’ordre "La différence n’a pas fini de vous surprendre". Une devise que prouve aujourd’hui Mayane-Sarah El Baze.
A.D.