Devenir mosaïste ? Marion Achache ne l’envisageait pas au début de ses études. Créative avec un bac option Arts plastiques et des cours aux Beaux-Arts en poche, la jeune femme se tourne finalement vers des études de droit. La passion de la mosaïque comme simple loisir à son domicile finira par l’emporter. "Un jour, j’ai décidé de passer la porte d’un atelier de mosaïque pas très loin de chez moi, de leur demander si je pouvais voir ce qu’était le métier de mosaïste", raconte Marion Achache. On propose de lui montrer durant trois jours le cœur du métier. Elle y restera finalement trois mois avec au bout l’acquisition d’un savoir-faire millénaire.
Après avoir travaillé à Paris pour plusieurs mosaïstes, Marion Achache a décidé de poser ses valises à Lyon il y a maintenant plus de cinq ans. La mère de famille de 35 ans ouvre son atelier, l’atelier Eliden, en octobre dernier suite à une pause pour s’occuper de ses filles. "Ce que j’aime dans la mosaïque, c’est le fait que ce soit à mi-chemin entre l’art et l’artisanat. Il y a les couleurs et les matières qui sont magnifiques. J’adore vivre et travailler dans toutes ces couleurs, toucher et trouver de nouvelles matières à travailler", explique la mosaïste. "Ce n’est pas du tout répétitif et chaque projet est unique", tient-elle à préciser.
Particuliers comme professionnels, notamment des décorateurs et des architectes d’intérieur, la sollicitent pour des enseignes, des pas de porte, des façades, des tableaux, des contremarches d’escaliers ou encore des frises dans la cuisine, la salle de bain ou encore dans une piscine. "Les particuliers vont beaucoup plus me donner carte blanche. Je vais donc m’imprégner des lieux et de la décoration de base. Je crée une proposition graphique qui va être unique. On va ensuite se mettre d’accord pour harmoniser les couleurs et les matières. Je réalise dans mon atelier le projet à l’envers sur du papier kraft avant de venir chez le client pour mettre le travail à l’endroit et le coller directement chez lui", explique Marion Achache.
La mosaïque a su se moderniser pour répondre aux attentes des clients. C’est également le cas des mosaïstes qui sont aujourd’hui peu nombreux à vivre de cette profession. "La mosaïque est un art durable et éco-responsable. Les tendances déco, elles changent tout le temps. La mosaïque c’est tout l’inverse. On appelle ça la peinture de l’éternité. C’est un art qui ne s’abîme jamais. On peut chiner les matières, réutiliser de la vaisselle cassée ou inutilisée, d’anciens carreaux…", tient à préciser Marion Achache dont le prochain projet est d’ouvrir un atelier dans le centre de Lyon pour proposer des cours au public. Une façon de poursuivre la transmission d’un savoir-faire toujours aussi précieux.
A.D.