La Métropole de Lyon teste actuellement le "congé menstruel" auprès de ses agentes. La mesure impose la présentation d’un certificat médical établi par un gynécologue ou un médecin traitant attestant d’une pathologie ayant pour conséquences des règles douloureuses. "Deux jours par mois seront accordés avec possibilité de télétravailler pour celles et ceux qui le souhaitent, selon leur état de santé", précisait la collectivité.
Six mois après le début de cette expérimentation, de premiers chiffres ont été dévoilés. "Depuis son lancement le 1er octobre 2023, la Métropole de Lyon a permis à 107 agentes de demander cette autorisation spéciale d’absence auprès de leurs médecins", peut-on lire dans un communiqué publié ce jeudi matin. "Nous ne sommes qu’au début de cette mesure. Une campagne de sensibilisation est en cours afin de mener un travail d’information et de sensibilisation sur l’importance de ce congé menstruel auprès des agentes et de leurs managers. La mise en place se déroule très bien et nous parvenons à maintenir le service public tout en améliorant la qualité de vie au travail de nos salariés", affirme Zemorda Khelifi, vice-présidente à la Métropole de Lyon déléguée aux Ressources humaines.
La collectivité va même plus loin en appelant les députés à voter une proposition de loi pour l’instauration d’un arrêt menstruel le 4 avril à l’Assemblée nationale. "L’instauration d’un congé menstruel au niveau national serait un vrai soulagement pour de nombreuses femmes qui connaissent, chaque mois, des règles incapacitantes. Il est temps de lever le tabou des règles douloureuses et de permettre aux femmes concernées d’adapter leurs conditions de travail à leur état de santé", déclare notamment Bruno Bernard, le président de la Métropole de Lyon.
Seulement pour le moment, l’adoption du projet de loi a du plomb dans l’aile. En commission des Affaires sociales à l’Assemblée, l’article premier de la proposition de loi proposant l’instauration d’un congé menstruel en cas de "menstruations incapacitantes" a été rejeté ce mercredi provoquant de nombreuses réactions. "Le vieux monde dans toute sa splendeur", a notamment dénoncé la députée écologiste de Lyon, Marie-Charlotte Garin, à l’origine de la proposition de loi également portée par le député de Dordogne, Sébastien Peytavie.