A l’issue de la rencontre de championnat entre l’ASVEL féminin et Villeneuve-d’Ascq, le premier retrait de maillot de l’histoire du club lyonnais de basket féminin sera réalisé. Il s’agit de celui de Paoline Salagnac. Aujourd’hui directrice sportive de l’ASVEL féminin, l’ancienne joueuse internationale revient sur cette décision et son choix de poser ses valises à Lyon il y a maintenant plus de six ans.
Vous allez recevoir un beau cadeau pour votre anniversaire qui a eu lieu cette semaine. Vous allez devenir ce samedi la première joueuse à avoir son maillot retiré par l’ASVEL féminin. Quel est le sentiment qui domine ?
Forcément de la fierté mais aussi un peu d’appréhension. C’est forcément une mise en lumière sur moi et je suis de nature plutôt réservée… Il y a beaucoup de reconnaissance pour le club de l’ASVEL, pour Tony Parker et pour Marie-Sophie Obama de nous donner cette chance et cet honneur d’avoir mon maillot retiré à l’ASVEL.
Vous avez été la première joueuse importante à faire confiance au projet de Tony Parker lorsqu’en 2017 le Lyon Basket féminin est devenu l’ASVEL féminin. Qu’est-ce-qui vous avait séduit dans ce projet ?
C’était forcément l’ambition que portait Tony et Marie-Sophie de construire un club et de faire construire un club sur la scène française et européenne. Pour moi le plus important était aussi le challenge d’être au début d’un nouveau projet, de trouver les premières pierres et du coup d’essayer d’utiliser mon expérience parce que j’avais déjà 33 ans. C’est vrai que quand on regarde derrière dans le rétroviseur on a eu une ascension assez fulgurante avec dès la deuxième saison un premier titre de champion de France. Ce qui m’a vraiment séduit c’était d’être au début d’une histoire et de construire cette histoire. Peut-être qu’à ce moment-là de ma carrière j’avais besoin de revivre ces émotions. Gagner pour la première a toujours une saveur particulière et j’avais à cœur de le faire avec ce club-là.
Vous êtes aujourd’hui la directrice sportive de l’ASVEL féminin avec de jolis titres au compteur (l’Eurocup et le championnat la saison dernière). Qu’est-ce-qui vous plaît dans cette fonction ? Une continuité par rapport au fait d’être joueuse ?
Je pense que c’est une continuité mais aussi une opportunité offerte par Marie-Sophie et Tony avec ce poste de directrice sportive. En tant que joueuse, on ne se rend pas forcément compte de tout ce qui est fait en coulisses pour nous permettre d’évoluer et de vivre de notre passion et de pouvoir performer sur le terrain. Je trouve qu’aujourd’hui ça a un sens d’utiliser cette expérience sur le terrain, de la sortir du terrain et d’essayer de contribuer maintenant aujourd’hui à ma manière pour faire en sorte que l’équipe, les joueuses, le staff soient dans les meilleures conditions pour qu’on puisse ensemble aller soulever de nombreux trophées.
On parle beaucoup en ce moment de l’égalité hommes-femmes, notamment dans le sport. Que manque-t-il aujourd’hui pour que le basket féminin mais également les autres sports féminins aient une meilleure visibilité ?
C’est toujours difficile de savoir ce qu’il manque. Ça passera par des performances mais aussi par cette faculté de se différencier. Chez LDLC ASVEL féminin, on a adopté il y a deux ans le statut d’entreprise à mission et on porte haut et fort nos valeurs et notre engagement sociétal pour avoir un impact fort dans la société. C’est peut-être aussi dans ce modèle différent qu’on va pouvoir attirer des partenaires qui vont nous suivre et apporter une visibilité à nos actions et à notre sport dans la foulée. On parle de lutte pour faire grandir et apporter plus de visibilité, je pense que ça progresse. Il y a encore du chemin mais on est sur la bonne voie. Sur le retrait du maillot, je pense que l’engagement qu’a Tony au niveau du sport féminin ce sont aussi des exemples forts pour apporter de la visibilité. Avec son engagement auprès de l’ASVEL féminin, il a aussi apporté un focus sur notre club et sur la pratique féminine. Je pense que c’est important de s’appuyer sur des moments comme ça.
Un mot pour terminer sur la saison des Lionnes. Tous les regards sont désormais tournés vers le championnat après l’élimination de la Coupe de France le week-end dernier ?
Nos ambitions n’ont pas été revues à la baisse. Bien au contraire ! Nous avons été éliminées de la Coupe de France. On sait qu’on n’avait pas l’équipe la plus complète pour pouvoir disputer cette demi-finale comme on aurait voulu mais ce sont les aléas du sport de haut niveau. Il faut les accepter. On a maintenant un très bel objectif avec ce titre. On est championnes en titre. On sait que conserver son titre ce n’est jamais évident. Nous avons à cœur de bien terminer ce championnat pour être à la meilleure place et après aborder les play-offs de la meilleure des manières. Je peux rassurer tout le monde : on veut garder notre trophée que l’on aime tant !
Propos recueillis par A.D.