Sandra est tatoueuse depuis 6 ans. Après avoir fait une licence de dessinateur praticien à l’école Emile Cohl de Décines, elle a réalisé une période d’apprentissage dans un salon de tatouage. Mais c’est finalement au sein d’un salon de coiffure, dans un petit box qu’il lui était destiné, qu’elle démarrait sa carrière. En parallèle pour s’améliorer davantage, elle démarchait des tatoueurs qu’elle admirait afin de pouvoir les rencontrer et observer leur travail. “Il y a autant de façons de tatouer que de tatoueurs“, confie-t-elle. Passionnée depuis de nombreuses années, elle aimait étant enfant regarder ceux de sa mère. Plus tard, les réseaux sociaux lui ont permis de s’y intéresser encore plus.
Aujourd’hui elle a son salon de tatouage à Décines et ne cesse de vouloir s’améliorer. Sandra assiste à différents séminaires afin de pouvoir apprendre ou se perfectionner sur des techniques de tatouage, des nouvelles machines, des encres différentes etc...
Une nouvelle ère pour le tatouage
Bien moins démocratisés il y a encore quelques années, le tatouage et sa réputation ont changé dans les mentalités actuelles. Sandra explique que selon elle le tatouage a de multiples facettes, “il y a une évolution constante, ils vieillissent mieux et l’arrivée du numérique a pu les améliorer encore plus“. Des clients de tous les âges se rendent dans son salon, lui permettant de témoigner de sa normalisation : “la doyenne de mes clients a plus de 80 ans ! “, confie-t-elle en riant. Sandra mentionne également que la télévision a permis de banaliser le tatouage, “des mannequins tatoués sont médiatisés, dans les dessins animés on en voit aussi, cela rentre plus dans les mœurs“. La tatoueuse lyonnaise revient aussi sur le fait que le tatouage est très accessible aujourd’hui, “on prend un rendez-vous comme on en prendrait un chez l’esthéticienne ou le coiffeur […] c’est encadré dans des instituts, c’est propre“.
Une approche peu commune
Sandra ne voit pas dans l’art du tatouage le simple fait de dessiner le projet de ses clients, elle mentionne la dimension psychologique considérable. “Je m’intéresse beaucoup à la psychologie et les clients sur la table se livrent“ confie-t-elle. Notamment pour ceux qui décident de se faire un tatouage après avoir perdu un proche, “cela leur permet de continuer d’évoluer dans leur deuil, il a un impact non négligeable“, explique l’artiste. Sandra raconte qu’elle aime la portée que peut avoir le tatouage : “il peut aussi permettre de resserrer les liens, avec les tatouages en commun ou d’améliorer des complexes, cacher des cicatrices“. Vu parfois comme un boost de confiance en soi, il représente selon elle un moyen de se sentir mieux et de s’accepter davantage. Sandra aime retranscrire les projets de ses clients, “ils viennent avec des idées vagues et moi avec leur aide je les concrétise […] ce sont mes directeurs artistiques“, dit-elle.
Comment choisir son tatouage ?
La professionnelle nous explique qu’avant toute chose il faut être sûr de ce que l’on souhaite obtenir, “faire un tatouage sur un coup de tête risquerait d’être regretté rapidement“. Il faut également se renseigner en amont sur le tatoueur que l’on souhaite démarcher afin de connaître son style et son travail. “On peut s’inspirer de tout tant que cela nous plaît […] l’emplacement est à réfléchir aussi : est-ce que l’on souhaite le voir tous les jours ? “, dit Sandra, insistant sur le fait qu’il ne faut pas hésiter à demander conseil au tatoueur.
Dès le mois de juillet, la tatoueuse de Décines déménage et ouvrira un salon plus intimiste sur la commune de Jonage. Elle y proposera des ateliers de dessins et des réunions de “cercles de femmes“ afin de pouvoir échanger et s’entraider, en plus de ses prestations de tatoueuse.
Sandra sera également présente à la Lyon Tattoo Convention qui se tiendra ce week-end du 10 et 11 février à Villeurbanne.
E.M