"Demandez Angela" ! Ce nom de code ne vous dit peut-être rien mais il pourrait permettre de rendre nos lieux publics plus sûrs, en particulier pour les femmes. Ce rendez-vous du jeudi matin, porte de la Lanterne au centre commercial de la Part-Dieu, était celui d’une avancée considérable dans la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. En cette journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, la Ville de Lyon présentait le dispositif "Demandez Angela", qui vise à former un large réseau de lieux sûrs, dans lesquels chaque personne en détresse peut se rendre.
Une employée fictive pour permettre la mise hors de danger
Concrètement, la personne se sentant menacée dans l’espace public peut prononcer le nom d’une employée fictive : "Je demande Angela" au personnel d’un commerce ou d’un bar-restaurant, afin d’être mise hors de danger et prise en charge. Les enseignes participantes sont reconnaissables par un sticker qui porte le nom de code. Le dispositif sera installé aux centres commerciaux de la Part-Dieu et de la Confluence au 1er février prochain, et dans un maximum d’enseignes lyonnaises courant 2024, selon la municipalité.
Expérimenté dans le 7e arrondissement depuis juillet 2022, le dispositif prévoit une formation du personnel et des commerçants des deux principaux centres d’achat lyonnais : "On s’engage dans la démarche de la Ville de Lyon. On va former nos équipes au mois de décembre puis nos commerçants en janvier, avec l’objectif de concerner 80% d’entre eux en mai prochain, puis 100% pour fin 2024", explique Jean-Philippe Pelou-Daniel, directeur du centre commercial Westfield La Part-Dieu. En attendant Angela, des téléphones directement reliés aux équipes de sécurité privée seront opérationnels dès la semaine prochaine dans l’établissement.
Crée en 2016 en Angleterre, "Demandez Angela" se répand maintenant à Lyon, après Paris, Bordeaux, Toulouse ou encore Lille. Dans le cadre du coup d’envoi de cette campagne, la Ville de Lyon assure être déjà en relation avec des associations de commerces : "Ce dispositif consiste à sécuriser les femmes dans l’espace public. On franchit un pas considérable et c’est un signal très fort envoyé à nos commerçants. Il faut que la peur change de camp", commente le maire de Lyon Grégory Doucet.
L’élargissement du dispositif avec la "maison des femmes"
Ce jeudi matin, l’adjointe déléguée aux droits et égalités Florence Delaunay a également annoncé la création d’une "maison des femmes, pour accueillir celles victimes de violences et de leur apporter une aide médicale, juridique et sociale", dans un nouveau centre d’accueil dont l’ouverture est prévue l’année prochaine.
T.J.