Tout commence en août 2021. Le diagnostic tombe pour Alice Devès. La jeune femme de 24 ans est atteinte d’une sclérose en plaques. Elle veut alors de se documenter sur le sujet et fait un constat sans appel. "On parlait très peu des handicaps invisibles, un sujet très tabou dans sa vie professionnelle ou personnelle", explique Alice Devès qui décide de prendre les choses en main en sollicitant son amie, Anaëlle Marzelière, souffrant de troubles cognitifs et comportementaux.
Petite Mu, premier média sensibilisant aux handicaps invisibles, voit le jour sur Instagram en mai 2022. Interviews, podcasts et même planches de bande dessinée rythment les publications. La communauté est au rendez-vous et ne cesse de grandir. Aujourd’hui, ce sont 15 000 abonnés qui suivent le quotidien de Petite Mu. "Nous avons fait 150 interviews et 300 personnes sur liste d’attente veulent témoigner", note Alice Devès. "On a quitté nos deux boulots pour se mettre à 100% dessus", précise la jeune femme.
Apporter un nouveau regard au handicap, tel est l’objectif principal de Petite Mu qui ne s’arrête pas là. "Avec la bande dessinée, on veut sensibiliser d’une autre manière avec une touche d’humour mais aussi vulgariser les concepts scientifiques qui peuvent être compliqués à comprendre. Le handicap ne doit pas être une honte. Il faut juste en parler normalement", affirme Alice Devès.
Les handicaps invisibles représentent aujourd’hui 80% des cas de handicap en France. "Les maladies chroniques comme l’endométriose, les maladies auto-immunes à l’exemple de la sclérose en plaques, le diabète de type 1, l’asthme, les allergies, les troubles psychologiques et psychiatriques, la bipolarité, la schizophrénie, les troubles visuels et auditifs partiels, les troubles du spectre autistique", mentionne la jeune femme.
Petite Mu veut désormais aller encore plus loin en accompagnant les entreprises sur cette thématique du handicap. Alice Devès et Anaëlle Marzelière les sensibilisent grâce à des conférences, des ateliers et des expositions BD. Ikea, Saint-Gobain ou encore Groupama… Les deux jeunes femmes ont déjà travaillé avec plus de 35 sociétés et ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.
A.D.