Ceci explique en partie le regain des agences de rencontre qui, à l'instar Fidélio basé dans le 2e arrondissement, donnent de nouvelles perspectives aux esseulés lyonnais. La traditionnelle agence matrimoniale deviendrait-elle la dernière tendance pour trouver l'amour ? Entretien avec Valérie Salvi,fondatrice et dirigeante de Fidelio.
Pouvez-vous nous présenter le concept de votre agence de rencontres Fidelio ?
Fidelio est une agence de rencontres traditionnelles, ce qui signifie que les gens viennent vraiment avec la motivation de faire la connaissance de quelqu'un sérieusement, d'avoir des projets. Mon rôle, depuis 27 ans que je fais ce métier ici à Lyon, est de rencontrer ces personnes, de les écouter, d'essayer de les comprendre au mieux par rapport à leur parcours de vie et puis ensuite, de les mettre en relation avec d'autres personnes qui ont des centres d'intérêt communs, des valeurs communes. Le gros avantage, par rapport à notre époque, c'est qu'ils se rencontrent entre gens qui ont fait une démarche et ont un réel engagement... C'est ce qui fait qu'il y a énormément de réussites.
Est-ce qu'on peut parler toujours aujourd'hui d'agence matrimoniale ?
Agence matrimoniale ou agence de rencontres, c'est pareil. Il faut que les gens soient libres, mais il n'y a plus de notions de mariage.
À l'heure des sites de rencontres sur Internet et des réseaux sociaux, est-ce que ce n'est pas un procédé un peu démodé de passer par une agence ?
Je crois que c'est un procédé qui aurait pu donner l'impression d'être démodé, il y a déjà 10, 15 ans quand les sites ont émergé et que cela a pu nous donner un côté poussiéreux. Mais qu'est-ce qu'il s'est passé ? En fait sur les sites, il n'y a pas d'humain. Il y a beaucoup de gens aujourd'hui qui, après être allés sur Internet, sont déçus. Il y a souvent un manque de sincérité, il faut décoder, il n'y a pas que des personnes libres... Cela devient chronophage, voire même très déstabilisant pour certains. Et c'est comme cela que l'agence matrimoniale reprend tout son sens en apportant de l'humain, une sécurité, un filtre, de l'engagement et que, au contraire, cela a fait beaucoup avancer les choses dans notre métier.
Quel est l'âge type de votre clientèle ?
Si il y a une clientèle que l'on a perdue, c'est les jeunes qui, eux, ont trouvé leur bonheur sur les sites. Ça fait partie de leur vie, ils sont nés avec et manipulent mieux l'outil que les plus vieux. Pour l'âge, dans notre agence, je dirais que c'est à partir de 40 ans, souvent après une épreuve, un divorce, une séparation ou un veuvage.
Votre particularité est de mettre en relation deux personnes sans leur dévoiler au préalable leur photo. Pourquoi ?
Car justement, j'apporte autre chose.Je veux que les gens se rencontrent pour autre chose qu'un physique ou des yeux, mais parce qu'ils ont des intérêts communs, une histoire... Après, il faut que le charme opère quand ils se rencontrent et une photo n'est pas du tout révélatrice d'une personnalité. Il faut qu'ils se voient, qu'ils se parlent... Il y a le charme, le sourire, la voix, la façon de bouger, l'attitude, le regard... Je refuse de travailler sur photo et c'est d'ailleurs et je pense d'ailleurs que c'est ce qui contribue à l'échec des sites !
Propos recueillis par D.S.