Amélie Etasse n’est pourtant pas que comédienne. Elle vient en effet de signer l’adaptation au théâtre et la mise en scène de Formica, la bande dessinée de Fabcaro sortie en 2019. Cette comédie en trois actes sera d’ailleurs présentée cette semaine au Théâtre Comédie Odéon de Lyon. L’occasion pour Amélie Etasse d'en dire plus à Lyon Femmes sur ce projet qui lui tient à cœur.
On vous retrouve à compter de ce mardi au théâtre Comédie Odéon pour Formica, une pièce adaptée de la BD du dessinateur à succès Fabcaro. De quoi ça parle ?
C’est un déjeuner de famille. Il y a tous les membres d’une même famille qui vont se réunir le temps de manger un poulet rôti et qui se demandent de quoi ils vont bien pouvoir parler. C’est le point de départ. Ils vont au final passer 1h30 à faire une satire sociale sur la société et sur notre manière de fonctionner.
Comment on passe de la BD à une pièce de théâtre ? Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Ça faisait longtemps que je voulais faire de la mise en scène. Je cherchais et je lisais tous azimuts des choses qui me parlent. Quand j’ai lu Formica ça m’a paru évident que c’était une pièce de théâtre parce que c’est un huis clos. On s’est toujours servi de la bande dessinée comme un storyboard… Il y a eu un gros travail de réécriture derrière et Fabcaro a tout validé. Il suit le projet. C’est très agréable d’avoir son aval.
C’est votre première mise en scène. Un beau challenge pour vous ?
J’avais fait une série qui s’appelait La Loove qui est un peu dans le même genre. Je crois que j’aime l’humour satirique profondément. Essayer de faire passer des messages par les blagues c’est un peu mon credo. C’était une série sur le drame des relations sentimentales pour une jeune trentenaire. La mise en scène était quelque chose que je n’avais jamais fait. J’avoue que les premières dates à Lyon, j’ai eu un stress que je n’avais jamais ressenti en tant que comédienne. Mais c’est génial et très excitant !
Par quelles émotions vont passer les spectateurs ?
Evidemment, c’est avant tout une comédie. On est vraiment là pour se marrer. Je trouvais qu’il manquait dans les comédies au théâtre un côté rire intelligent. J’ai envie de rire et en même temps j’ai envie que les spectateurs se reconnaissent dans les différentes situations. On a vraiment travaillé sur le fait que les spectateurs ressentent ce malaise de ces gens qui n’ont rien à dire.
Les téléspectateurs vous retrouvent dans Scènes de ménages sur M6, dans La Faute à Rousseau sur France 2 mais aussi au cinéma et au théâtre. Qu’est ce qui vous plait le plus ?
J’adore tout faire. Depuis petite j’écris, je tente des trucs, je n’arrive pas du tout à me limiter. Après mon métier principal, c’est comédienne. C’est mon fil rouge. Depuis La Loove, j’avais vraiment besoin de refaire quelque chose de l’autre côté, de gérer un projet à 100% et je crois que c’est ça qui me plait le plus. C’est d’être au four et au moulin. J’adore ça.
La notoriété de Scènes de ménages vous aide à concrétiser certains projets ?
Je pense que ce projet aurait été beaucoup plus difficile à concrétiser si je n’avais pas fait Scènes de ménages. Il s’est fait assez vite. C’est un projet qui est assez ambitieux pour du théâtre car on est huit comédiens en plateau. Il y a un gros décor. C’est un projet qui s’est monté en un an. Je me dis que ça aide forcément. Je pense que ça peut attirer le public de venir voir ce que fait la fille de Scènes de ménages. Après il ne faut pas s’attendre non plus à voir du Scènes de ménages. Ça n’a rien à voir même si nos producteurs sont venus voir le projet et ont complètement validé cet humour-là. Je suis aussi très fière d’être une metteur en scène femme et une autrice. Le théâtre est un milieu qui est encore très peu représenté par des femmes.
Propos recueillis par A.D.