Autrice, comédienne, chanteuse, vidéaste et réalisatrice engagée, Emy LTR se livre à cœur ouvert dans Daronne où elle raconte sa grossesse qui a mené à la naissance de son premier enfant en juillet dernier mais aussi sur sa fausse couche qui a précédé ce bonheur retrouvé. Le rendez-vous est donné de 16h à 18h à la FNAC Bellecour. A quelques heures de cette séance de dédicace, la rédaction de Lyon Femmes a eu l’occasion d’échanger avec Emy LTR qui entend bien questionner sur des sujets encore tabous aujourd’hui.
Vous êtes à Lyon ce mercredi à l’occasion de la sortie de Daronne. La grossesse dure un an. Un livre un peu particulier donc ?
Pas de la fiction en effet cette fois. C’est un livre très personnel ; un journal intime démarré pendant ma grossesse. C’est un témoignage de mes deux grossesses. C’est l’histoire de mon fils. C’est vraiment un témoignage sur la grossesse, ce qu’on nous dit, ce qu’on ne nous dit pas et puis surtout l’objectif de lever le voile sur le tabou de la fausse couche.
Quels sont les messages justement que vous voulez faire passer à travers ce livre ?
Il faut parler de tout. J’aimerais beaucoup qu’on libère la parole, qu’on arrête de diminuer la souffrance, de porter un avis sur quelque chose qui ne concerne que soi. J’aimerais vraiment qu’on respecte aujourd’hui le droit à la parole, le droit au deuil, qu’on réalise qu’une peine n’en vaut pas mieux qu’une autre. On a le droit d’en parler, de l’exprimer et surtout il faut le faire.
Quels ont été les premiers retours de votre communauté ?
J’ai un peu découvert ce tabou en le vivant. En communiquant, j’ai voulu exprimer ce qu’il m’était arrivée. Je ne m’attendais pas du tout à ce que ce soit d’un coup une libération. J’ai reçu des centaines et des centaines de messages de femmes qui avaient envie de parler, de témoigner, de raconter leur histoire…
On vous connait beaucoup sur Youtube mais également dans les livres. Ces deux modes de communication sont complémentaires ?
Ils sont complémentaires. Souvent j’écris ce que je mets en scène. Donc peu importe le chemin, on finit toujours par le voir ou l’entendre.
Une séance de dédicace est toujours un moment particulier pour vous ?
C’est un bonheur car toute cette vie est très virtuelle et à distance. Ça permet de mettre des visages sur des messages qu’on reçoit, de mettre une émotion. C’est unique et tellement rare que c’est encore plus précieux.
Ça vous tient à cœur d’être la porteuse de la parole de femmes qui n’osent peut-être pas s’exprimer ?
Je n’ai pas la prétention de dire que je peux être la voix ou le porte-parole de quoi que ce soit. Par contre si je peux aider ou rendre service, c’est avec grand plaisir. Et moi plus je parle de ma première grossesse, de mon premier bébé, plus j’ai l’impression qu’il est là et qu’il me porte encore aujourd’hui. Plus j’en parle et plus il existe… et ça c’est important pour moi.
Propos recueillis par A.D.