Réaliser un diagnostic de sa peau à partir d’une photo ? C’est ce que propose la marque ABBI spécialisée dans la cosmétique. Tout commence il y a une dizaine d’années pour Joanna Ifergan. "J’avais la chance d’avoir une paillasse. Je concoctais des soins pour moi, pour ma maman, pour des proches. Je faisais en sorte d’exclure certains ingrédients", raconte la biochimiste de formation dont les produits répondant "aux problématiques de peau, à l’attente et aux besoins des uns et des autres" commencent à connaître un certain succès.
Son mari, Frédéric, sent que quelque chose peut se développer. S’en suivent plusieurs années de travail où l’intelligence artificielle va trouver toute sa place dans ce projet. "On voulait créer un réseau de neurones qui serait capable un jour d’analyser les problématiques de peau à partir d’un selfie", explique Joanna Ifergan.
ABBI vient de naître. Les premières commercialisations se font à la fin de l’année 2020 avec l’objectif d’offrir une toute nouvelle façon de voir les cosmétiques. "La peau est un organe au même titre que notre rein, notre cœur, notre foie… La cosmétique est encore trop à mon goût quelque chose qu’on s’autorise et dédiée uniquement à l’anti-âge. On ne la prend pas en considération en termes de soin", assure la fondatrice de ABBI.
Boutons, hydratation, teint, grain de peau ou encore rides… Le selfie permet d’identifier les besoins de la peau avec au bout deux propositions sur-mesure : un soin réalisé par un préparateur ou un soin à composer soi-même en mode "Do It Yourself". "J’ai un diagnostic qui me sert de support mais encore une fois c’est une technologie qui est mise à mon service. Je peux décider que là tout de suite j’ai envie de faire un travail de fond par exemple sur mon hydratation ou sur les tâches. Et je choisis la façon de composer mon soin", insiste la fondatrice de ABBI.
Rachetée à hauteur de 70% par les laboratoires Boiron qui entendent se diversifier suite à la fin du déremboursement de l’homéopathie, la marque veut aller encore plus loin avec l’installation de miroirs connectés permettant de faire le selfie et le diagnostic dans 400 pharmacies de tout le pays d’ici la fin de l’année 2022. "Il y a une forme d’éducation à mettre en place. L’enjeu est de pouvoir expliquer aux personnes qu’aujourd’hui on peut reprendre la liberté de choisir son soin et de ne pas se satisfaire de quelque chose qui est déjà là et faire des compromis", conclut Joanna Ifergan.
A.D.