Sylvaine Cussot sera dans la nuit du 3 au 4 décembre prochain sur la ligne de départ de la SaintéLyon. Une course dont elle est cette année la marraine. Rencontre avec une ultra-traileuse modeste et inspirante.
La SaintéLyon a une place particulière pour vous ?
Complètement ! J’y vais quasiment tous les ans depuis mes débuts en trail. Je cours depuis très longtemps mais j’ai commencé le trail un peu sur le tard en 2012. Ma première participation à la SaintéLyon c’était en 2013. J’étais venue en 2011 en tant que spectatrice. J’avais été assez marquée et très admirative de ces coureurs que je voyais partir s’élancer à minuit avec ces températures fraîches à la frontale. C’est une symbolique parce que ça fait partie de mes débuts.
Les femmes seront à l’honneur cette année avec un visuel inspiré de votre portrait sur l’affiche de la course. C’est une fierté et une nécessité de mettre en avant des traileuses dans un monde quand même assez masculin ?
C’est vrai qu’il y a quand même beaucoup plus d’hommes qui participent à des courses d’une manière générale. On sent malgré tout que la part des femmes augmente et que les femmes se lancent un peu plus dans des défis qu’elles n’osaient avant. On a peut-être moins de confiance en nous. Je ne sais pas comment l’expliquer… Peut-être un peu moins le temps de se préparer. Ces distances longues nécessitent du temps à l’entrainement. On se rend aussi compte aujourd’hui que le niveau chez les femmes augmente !
Quels conseils donneriez-vous justement aux femmes qui veulent se lancer dans la SaintéLyon que ce soit le parcours en entier ou juste un morceau ?
C’est important pour tout le monde, hommes et femmes, d’avoir l’envie. C’est la moitié du travail de fait. Il faut toujours savoir pourquoi on fait les choses à mon sens sinon on ne va pas au bout surtout si c’est très dur. Il ne faut surtout pas se mettre de barrières. Alors c’est sûr qu’on ne se lance pas dans des défis comme celui-là sans préparation. Une fois que la décision est prise, il faut se donner les moyens de ses ambitions. En 2010 quand j’étais spectatrice, jamais je ne me voyais terminer une course comme ça. Ça me paraissait hors de portée alors qu’aujourd’hui je fais deux fois la distance. Il faut juste se donner les moyens, se préparer, avoir l’envie et la motivation. Le mental est une grosse partie du travail.
Vous êtes un modèle pour certaines femmes qui se lancent dans le trail et la course à pied. Comment vous sentez-vous face à cela ?
Je ne m’en rends pas forcément compte mais si c’est le cas c’est un honneur. Ça fait toujours plaisir de recevoir des messages de certaines femmes qui me disent parfois merci pour l’inspiration. Si on peut motiver des gens à sortir de chez eux et faire de l’activité physique, c’est la plus belle chose qu’on puisse nous dire. Pour moi il n’y a rien d’extraordinaire à ce que je fais mais pourvu que ça dure. Et tant mieux si ça peut inspirer du monde !
Propos recueillis par A.D.