Cette architecte de formation dessine les villes d’un point de vue aérien à la main ou à la plume. Devenue une figure incontournable de la scène artistique lyonnaise, Émilie Ettori a fait de la capitale des Gaules le sujet principal de ses créations qui prennent vie sur des affiches, tote bags, carnets ou papeterie. Portrait d’une jeune femme éprise avant tout de liberté.
La Lyonnaise, la petite trentaine, élevée au sein d’une famille bohème à Saint-Priest, a la chevelure brune et les yeux sombres qui trahissent ses origines corses. Architecte de formation, diplômée de l’ENSA de Vaulx-en-Velin en 2013, la jeune femme trouve tout de suite, à sa sortie d’école, un job dans une agence lyonnaise à une époque "où c’était vraiment difficile de trouver du boulot". Pourtant très vite, malgré des projets variés et intéressants, dont la conception de dortoirs pour les moines de l’abbaye de Sept Fons, "un casse-tête " qui l’a beaucoup amusée, la lassitude s’installe : "Je me suis rendue compte que le salariat et ses contraintes ne me correspondaient pas".
© Émilie Ettori
"Percevoir les bâtiments différemment"
Le désir d’indépendance prend le dessus et Émilie commence sa vie de free-lance, toujours dans l’architecture, qui lui permet de dégager suffisamment de temps libre pour s’adonner à sa passion : le dessin. "J’ai commencé à dessiner des vues de quartier et à faire des petits tirages en sérigraphie", explique t-elle. Clairement influencée par l’architecture, elle réalise principalement, à l’aide de documents, plans et photos, des points de vue aériens qui permettent "de percevoir les bâtiments différemment".
Des commandes via son compte Instagram et sa première exposition la décident, en 2016, de se consacrer exclusivement à l’illustration. Depuis, ses créations déclinées en affiches, cartes postales, carnets ou agendas cartonnent, dans toute la France mais aussi à l’étranger, et se vendent sur l’E-shop géré par sa petite sœur, Jade, dont "les compétences commerciales innées" ont contribué au succès que connaît aujourd’hui Émilie. Ponctuellement, les deux sœurs, qui ont également un réseau de revendeurs, investissent des pop-up store, et viennent d'ouvrir leur première boutique au Grand Hôtel-Dieu, l’occasion de "rencontrer (ses) clients en vrai" et de créer des événements festifs.
"Lyon est devenue très attractive"
Ayant toujours vécu Lyon, Émilie aime sa ville et « trouve que ces dernières années, elle est devenue très attractive. Beaucoup d’efforts ont été faits dans tous les quartiers. » Fascinée par la diversité et les différentes identités de la ville, son coin préféré reste le centre du 7è arrondissement, « véritable bouillon culturel ». Si Lyon reste sa ville favorite, Émilie a commencé à se diversifier en dessinant aussi Paris « passionnante, mais un peu trop monochrome », Bordeaux, Lille ou encore Annecy. « Passionnée de voyages », elle réalise aussi à l'étranger des carnets de croquis.
Émilie Ettori Illustrations, 1 rue Marcel Gabriel Rivière, Lyon 2
D. S.