Après Tu marches, il marche, vous marchez… moi je cours, qui retraçait sa carrière, ce nouvel ouvrage a donné à l'ancienne sportive de haut-niveau une plus grande liberté d'écriture. "J'avais envie de montrer tout ce qu'une famille peut faire pour aller vers plus d'écologie, mais avec toutes les incohérences que ça peut engendrer dans la vie du quotidien", nous explique Marie Dorin.
"Le livre tourne beaucoup autour de mes allers-retours à vélo, entre Grenoble et Villars-de-Lans, que je fais pour aller au travail. Et à travers ça, raconter toutes les mésaventures qui nous arrivent, quand on essaye de faire mais qu'on n'y arrive pas toujours. Alors dès fois, on se pose des questions sur ce qui nous pousse à faire tout ça", ajoute celle qui travaille désormais pour le Département de l'Isère et qui tente de convaincre ses collègues de privilégier les escaliers à l'ascenseur.
Car il semble plus difficile de les convaincre des bienfaits des trajets à vélo, entre chutes, pluie torrentielle, panne de batterie et problèmes de transpiration… Autant de tracas que Marie Dorin a voulu raconter avec "beaucoup d'autodérision". Comme quand cette mère de deux petites filles teste des remèdes de grand-mère pour soigner un rhume et finit par embaumer toute la chambre avec une forte odeur d'oignons ou quand une carte bleue est retrouvée dans le compost. "L'objectif est d'amener beaucoup d'humour pour montrer aussi que l'écologie peut être ludique. Ça peut être un vrai but d'essayer de transformer sa vie pour qu'elle soit plus en accord avec les valeurs qu'on veut défendre. Se dire que finalement, tout est un jeu. Et que si ça ne marche pas, ce n'est pas grave".
"Ma vision de l'écologie n'est pas de donner des leçons"
De quoi dédramatiser, surtout quand une des filles de Marie Dorin veut boire du coca. "Ma vision de l'écologie n'est pas de donner des leçons. C'est plus de faire des petits gestes pour soi, sans se comparer aux autres. Car après, on n'avance pas. Il faut que ça nous apporte quelque chose malgré tout. Je veux montrer que c'est possible, que c'est un choix personnel qui nous pousse à changer nos modes de vies. C'est ce qui m'a permis de raconter des bouts de vie, toutes ces histoires par rapport à ça".
Ce livre raconte aussi l'après-carrière de Marie Dorin et notamment l'ouverture d'un hôtel avec son mari, Loïs Habert, "pour transmettre des valeurs autour du respect de la nature et de l'écologie". Deux thèmes qui sont également au centre du travail de l'ancienne championne olympique : "Je dépends du service jeunesse et sport du Département de l'Isère. Le plus gros de mon travail consiste à prendre en compte la biodiversité dans le cadre des sports de nature donc ça fait écho à la manière dont je suis venue à l'écologie, en pratiquant d'abord le sport en pleine nature et en m'ouvrant à tous les paysages que je traversais. Ca donne envie de les préserver. Le gros de ma mission, c'est de transmettre cette prise de conscience à tous les pratiquants de sport de nature. J'assure aussi un suivi d'espèces sur les différents sites naturels et je suis chargée de faire la promotion des sports de nature pour les autres valeurs que ça représente en termes de bien être notamment".
Déjà un troisième livre en tête ?
C'est d'ailleurs peut-être la "plus grande valeur" que Marie Dorin souhaite faire passer à travers ce livre : "Quand on est à l'extérieur, on ressent un état de bien-être car on est entouré de vivants. C'est cette prise de conscience-là qui pousse finalement à vouloir protéger tout ce qui nous entoure, au moins à comprendre comment ça fonctionne, pour ne pas l'altérer. Car tout est lié. Il n'y a pas l'Homme d'un côté et la nature de l'autre. Il faudrait remettre du lien. Ça parait bateau, mais au quotidien, on peut renouer avec tout ce qui nous entoure. Que ce soit en montagne, dans un bout de jardin ou dans un parc. Chacun peut faire à son échelle et ressentir le bien-être que l'extérieur procure".
L'environnement et l'écologie, on l'aura compris, "bottent vraiment" la Lyonnaise, qui a aussi été consultante pour L'Equipe et France 2. Ces deux sujets pourraient donc devenir sources d'inspiration pour un troisième livre. Car Marie Dorin aimerait désormais s'essayer au roman. "Mais toujours écrit sur ce ton humoristique pour que le lecteur prenne du plaisir, que ce soit léger et que ce ne soit pas moralisateur".
F.L
Un tour de roue, éditions La Salamandre – 19 euros