Elles sont à l'image de leur noisette, drôles et dynamiques. Caroline Romanet et Magali Clavelet ont été approchées par Nathan il y a quelques mois pour travailler sur une nouvelle collection de BD sans texte dédiée aux enfants qui ne savent pas encore lire. C'est ainsi qu'est né le personnage central de cette bande-dessinée parue fin août. "On voulait travailler ensemble sur un projet, mais il nous manquait une structure. Caroline avait l'idée de cette noisette, et quand Nathan nous a abordées pour son appel à projets, ça a fait tilt. On s'est dit qu'on aller se centrer sur ce projet de "sans-texte" autour de ce personnage", explique Magali Clavelet, à l'origine des dessins.
Tout s'est fait ensuite "naturellement et assez rapidement", à en croire Caroline Romanet, qui, elle, a signé le scenario. "J'aime bien les histoires qui ne prennent pas les enfants pour des noix. Je ne suis pas fan de tout ce qui est trop gentil et poétique. Là, on a pu être plus libre. La noisette vit des choses qui peuvent être traumatisantes… Elle se fait enlever par un écureuil, manger par une araignée", détaille celle qui est également agent d'illustrateurs.
"C'est une succession de dangers et d'épreuves pour cette noisette qui parait fragile mais qui ne l'est pas tant que ça. Elle rebondit d'aventures en aventures, elle ne subit pas. Finalement, c'est l'histoire d'une vie classique, ce n'est pas si simple, il y a des épreuves mais il faut avancer", complète Magali, sa collègue et complice. "Dès fois, ça fait peur, dès fois, c'est tendre. Je voulais, malgré tout, des repères qui jalonnent le seuil affectif avec des personnages qui rassurent. Et au final, la noisette a beaucoup d'amis autour d'elle".
Avec l'objectif de captiver le lecteur dès les premières pages : "L'idée était d'avoir quelque chose de dynamique, où l'enfant a envie de tourner la page tout le temps et de savoir ce qui va se passer pour cette noisette. On voulait un scenario très speed pour attirer leur attention, car ils sont très jeunes. Le lecteur doit être toujours dans l'attente", analyse Magali Clavelet, pour qui cette BD est "presque un dessin animé mais en livre, avec des phases-clés qui rythment tout le récit". Avant d'ajouter : "Les enfants lisent au doigt, ils font des bruitages, ils participent et vivent l'histoire. Ça laisse plus de place à l'enfant d'être maitre de son récit tout en ayant un support dessiné".
Et les premiers retours sont très bons. "Les libraires nous ont dit que les parents étaient contents de trouver une collection pour les petits, qui soit rigolote, et qui ne se résume pas à la petite histoire tendre du soir. Car les petits rêvent aussi d'aventures", assure le duo, qui partage le même atelier qu'une certaine Diane Le Feyer, connue pour être l'illustratrice de Mortelle Adèle.
Car Lyon est "un vivier très important, il y a énormément d'illustrateurs jeunesse à Lyon", précisent les deux diplômées de l'école Emile-Cohl. Les deux femmes qui espèrent désormais travailler sur la suite des aventures de leur noisette.
F.L.