Depuis 2012, Alexandrine Barthomeuf partage son savoir-faire et ses tutoriels créatifs via son blog et compte Instagram très populaire, Artlex (contraction de son prénom et du mot "artiste"). Suivie par 36 000 abonnés, celle qui est aujourd’hui entrepreneuse a également sorti plusieurs livres et créé un espace dédié en plein cœur de Lyon. Rencontre avec une passionnée au parcours audacieux et inspirant.
Vous me recevez ici au sein de l’atelier Artlex au cœur de Lyon. Cet espace est le paradis de la créativité ?
Je suis styliste de métier et j’ai lancé mon blog en 2012 pour partager justement mes bons plans de customisation. C’était plutôt ciblé mode à l’époque. De 2012 à 2018, j’ai travaillé chez moi dans mon salon. La création ça prend de la place et l’un des problèmes était de dissocier vie privée et vie professionnelle. Je me suis dit qu’il fallait que je trouve un espace pour un peu scinder les deux univers. J’ai acheté les murs en 2018. J’ai tout fait refaire du sol au plafond. Je voulais un lieu où dès que je pose quelque chose ce soit beau pour la prise photo, pour mettre en valeur les produits… Aujourd’hui c’est l’antre de la créativité !
Le Do It Yourself est tendance, notamment depuis le confinement. Comment avez-vous découvert cet univers ?
L’aventure du Do It Yourself a commencé quand j’étais gamine ! Aujourd’hui c’est un grand mot à la mode. Quand j’ai commencé ça ne l’était pas mais on n’a rien inventé ! Nos grands-mères faisaient exactement la même chose mais on a eu tendance à l’oublier avec la société de surconsommation. Quand j’étais petite je faisais plein de choses avec mes mains. A l’âge de 12 ans, ma mère m’a mise aux Beaux-Arts en cours du soir. Mon fil rouge c’est la création depuis tout le temps. Je ne l’ai jamais perdu de vue. C’est vital de créer pour moi. C’est un besoin. Si je ne fais rien de mes mains je m’ennuie !
Qu’avez-vous d’abord proposé sur votre blog ?
C’était d’abord de la customisation. Mon premier article portait sur comment pimper ses chaises de grand-mère. Plus j’aménageais plus je faisais de la récup’ et je postais ça. Très vite la presse a vu mon contenu et a fait des publications. Ça répondait à une nécessité chez les gens.
Vous ne vous attendiez pas à un tel succès de votre blog ?
J’ai tout fait à l’instinct. Je suis aujourd’hui dans la structuration de quelque chose qui me tombe dessus. L’aventure est tellement incroyable et si ça s’arrêtait demain j’aurai vécu dix annéss incroyables.
Comment trouvez-vous vos idées ?
Je suis un peu une éponge. J’observe beaucoup et soudain ça ressort parfois en association d’idées qui n’ont rien à voir. Ça m’arrive aussi de m’organiser un après-midi « shopping ». Dans le stylisme, ça ne veut pas dire aller dépenser mais aller se nourrir, de partir et de faire toute une tournée dans des boutiques que j’aime bien pour m’aérer la tête. J’appelle ça les mercredi "Open Mind" où je m’oblige à sortir de mon antre. C’est aussi nécessaire !
Votre passion est devenue un métier mais comment ?
De 2012 à 2014, je suis styliste freelance pour deux marques et là je lance mon blog passion où je partage des jolies photos ou des tutos. Je suis toujours partie du principe que si j’y arrivais, les gens pouvaient y arriver aussi. J’avais vraiment ce goût du partage. J’ai commencé à être approchée par des marques. On venait chercher mon expertise, mon savoir-faire, ma créativité, le fait main… J’ai très vite budgétisé tout ça. En 2014 je tirais mes premiers salaires. J’ai finalement laissé mes boulots de styliste free lance en me disant qu’il y avait un truc qui se passait. Je voulais le faire à 100%. Ça n’a été qu’en grandissant jusqu’à acheter mes locaux en 2018 et à faire sept livres créatifs pour les éditions Larousse.
En tant qu’influenceuse, vous portez un message selon vous ?
Je n’aime pas cette étiquette d’influenceuse qu’on me colle dans le sens où influenceuse ça veut tout et rien dire. Je préfère dire que je suis une créatrice de contenu. J’aime bien dire influenceuse créative. Le message subliminal que je veux faire passer à chaque fois c’est d’ouvrir ses yeux !
Le Do It Yourself a de beaux jours devant lui ?
Ça a toujours existé. De l’âge des hommes préhistoriques on faisait déjà du fait main. On est dans un engouement mais le fait-main a de beaux jours ad vitam aeternam !
Propos recueillis par A.D.