On vous retrouve quelques semaines après l’annonce de votre départ de la société Miss France. Une annonce qui a d’ailleurs fait beaucoup de bruit. Le calme est maintenant un peu revenu ?
J’avoue que je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait autant de bruit mais aussi de bienveillance. J’étais hyper touchée car j’ai reçu de nombreux messages.
C’était une décision qui vous trottait dans la tête depuis un moment ?
Ce n’était pas ma société donc je savais qu’un jour ou l’autre il faudrait que je quitte Miss France. Les gens ne pensaient pas que je partirai là. Il y avait déjà eu des rumeurs en début d’année puisqu’il y avait eu un changement de présidence dans le groupe. C’est une décision mûrie et un peu folle quand même parce que j’étais dans une situation très confortable. Il faut avoir plusieurs vies. Je viens de passer la quarantaine et j’avais envie de me lancer d’autres challenges et d’autres défis. C’était le moment !
Vous auriez pu attendre une année de plus ?
Honnêtement on dit qu’il faut quitter une société quand on a l’impression d’avoir atteint ses objectifs. Je les ai atteints ! Déjà avec le centenaire de Miss France en décembre 2020, la boucle était bouclée. On a aussi fait des audiences historiques l’année dernière, notamment sur les parts de marché sur les jeunes. J’ai vraiment l’impression que tous les objectifs que je m’étais fixés en 2005 en arrivant je les ai réussis voire dépassés. Je voulais par exemple que les Miss se placent dans des concours internationaux. On a quand même eu une Miss Univers (Iris Mittenaere ndlr) et deux dauphines de Miss Monde (Marine Lorphelin et Ophély Mézino ndlr). Je voulais que les audiences soient bonnes, qu’on rajeunisse le programme tout en gardant ce public de Miss France qui est très fidèle à l’institution, et on a réussi. On a quand même des Miss France que tout le monde s’arrache.
On vous retrouvera à la présentation de Miss France en décembre prochain aux côtés de Jean-Pierre Foucault. Vous redoutez ce moment ?
Pas du tout ! On me demande pourquoi je suis partie en septembre et non à la fin de l’année. On a l’impression que Miss France c’est toute une année, de décembre à décembre. C’est pour la Miss France. Il y a beaucoup de choses que j’initie en septembre pour l’année d’après par exemple tous les partenariats. Je ne voulais pas initier des choses en septembre pour une nouvelle équipe dont je ne ferai plus partie. Je vais accompagner mes partenaires jusqu’au bout. Je serai présente sur l’émission pour dire au revoir au public. Septembre était une très bonne date.
Après l’élection de Miss France 2023 en décembre prochain, les Miss c’est officiellement terminé pour vous ?
Alexia Laroche-Joubert me fait un très joli cadeau : le titre de présidente d’honneur de la société Miss France. C’est purement honorifique et il n’y a aucune fonction. Après je reste Miss France 2002. J’ai créé l’association Les Bonnes Fées il y a maintenant sept ans où nous sommes 17 Miss France. On va me revoir à côté des Miss mais uniquement pour la bonne cause !
Comment résumeriez-vous votre aventure avec Miss France ?
20 ans de bonheur ! Oui je me suis pris quelques gifles. On a vécu beaucoup de polémiques mais c’est normal car Miss France est un sujet qui passionne. J’ai appris de ces polémiques. Il y a eu des moments qui étaient difficiles mais je ne retiens que du positif. J’ai eu la chance de créer cette marque.
Qu’allez-vous faire maintenant ? Vous avez déclaré vouloir entreprendre et promouvoir le savoir-faire français ? Qu’est-ce que cela veut dire ?
C’est un peu au carrefour de ce que je fais depuis 20 ans. J’ai fait le tour de France et pendant longtemps je me suis rendue compte d’une chose : une excellence à la française. On se distingue dans le monde entier par notre savoir-faire. Je trouve qu’aujourd’hui on ne valorise pas assez ces savoir-faire. Il y a un peu une crise des vocations aujourd’hui en France. Je suis maman de trois enfants et j’aimerais qu’ils aient le choix de leur métier, et que ce soit un métier de passion. Je trouve que c’est important d’accompagner nos enfants et de leur dire que ces passions sont aujourd’hui la richesse de notre pays. J’ai envie d’aider les entreprises françaises. Je vais mettre à profit mon expérience, ma connaissance des médias et ma notoriété.
Cela passe par un rôle de consultante ?
Le statut n’est pas encore complètement arrêté. Je viens de partir de Miss France. J’ai accepté de faire un peu de consulting auprès d’Alexia Laroche-Joubert pour que la transition se passe le mieux possible. Cela me laisse la possibilité d’aller à la rencontre des pouvoirs publics. J’ai eu la chance d’être reçue par la ministre des PME (Petites et Moyennes Entreprises), de l’artisanat et du tourisme Olivia Grégoire. Je vais aussi à la rencontre des entreprises. J’ai vraiment envie de prendre cette petite période pour prendre le temps de savoir comment je peux les accompagner. On fait peu de reconversion professionnelle dans notre vie. La mienne est un peu importante donc je veux prendre le temps d’écouter les gens, de prendre des conseils et de pouvoir m’installer et de m’inscrire directement là où j’ai envie d’être.
On vous verra plus souvent à Lyon, votre "ville de cœur" ?
On a un pôle économique rhônalpin et un savoir-faire à Lyon qui sont exceptionnels. On me verra à Lyon et dans beaucoup de régions de France. Je vais aussi continuer à faire de la télé car je trouve que c’est une valorisation du savoir-faire. J’aime les médias, j’aime les gens, j’aime la télévision. C’est un exercice dans lequel je me sens bien. J’ai la chance d’avoir appris beaucoup de chose grâce à mon « papa » de la télé, Jean-Pierre Foucault. La télé sert à montrer des choses. Il y a du divertissement mais il faut aussi montrer ce savoir-faire français.
Cela peut faire penser à ce que faisait Jean-Pierre Pernaut dans le 13h de TF1 ?
Je n’invente rien. Jean-Pierre était mon ami. Je n’ai jamais pris une décision chez Miss France sans l’appeler ; par exemple sur le découpage des régions. Il a été un guide fantastique A la fin de son JT, il allait à la rencontre des artisans et il nous embarquait en France. C’est vrai que je me sens un peu héritière de ça. J’aimerais m’inscrire dans ses pas. On ne se rend pas compte de l’impact des reportages que Jean Pierre pouvait faire. Personne ne peut le copier. On ne peut pas lui succéder. Je le ferai différemment mais en tout cas l’ADN et l’essence même de montrer, de faire voyager et de faire découvrir des métiers, j’en ai envie. Magazine, émission, programme court… Je travaille avec une équipe en ce moment là-dessus !
Sur TF1 ou une autre chaîne ?
Je considère que TF1 est ma maison. Il y a en ce moment un grand changement dans le paysage audiovisuel français avec un rapprochement potentiel entre TF1 et M6. Evidemment j’aimerais que ce soit sur TF1 mais ce qui est important est de le faire avec une équipe et une audience qui vous correspondent.
Une nouvelle page s’écrit ?
Je suis triste de quitter Miss France. J’adore mes délégués régionaux. Ce sont des amis que je quitte donc c’est difficile de quitter Miss France pour les gens. Après, au niveau personnel, je sais que j’ai des envies. Si ça peut aussi inciter des femmes à entreprendre. C’est chouette ! Il faut prendre des risques !
Propos recueillis par A.D.