Avec sa forte référence à l’héroïne, Carrie Bradshaw, de la série culte américaine Sex and the City, cette boutique vintage de luxe habille, depuis quatorze ans, les Lyonnaises à la recherche de pièces de mode rares et pointues.
"Ici, pas de jeans ou de vêtements de sport !", s’exclame Yvo, l’un des deux propriétaires du lieu qu’il partage avec son ami, Patrick Pierre. Dans la boutique soigneusement décorée et à l’ambiance chaleureuse, on retrouve plutôt une multitude de modèles uniques, de grands noms de la mode et du luxe, et d’accessoires précieux. "Il ne faut pas confondre vêtement d’occasion et pièce vintage", précise celui à qui on évoque la tendance actuelle du marché de la seconde-main.
Yvo nous fait d’ailleurs l’honneur d’un petit cours d’étymologie : "Le terme "vintage" appartient au jargon de l'œnologie. Il vient du mot "vendange" et désigne un vin millésimé. Les meilleurs crûs ont un cépage et une année de référence. Eh bien, en mode, c'est pareil ! Par extension, le "vintage" désigne une pièce de préférence griffée ou signée, emblématique du style d’une époque ou d'un couturier." La qualité est donc l’un des critères essentiels, tout comme la date du vêtement : "On observe généralement un décalage de vingt ans d’âge minimum, le temps du recul et de l'appréciation nécessaires."
Ce fringuant quinquagénaire est tombé dans la mode tout petit, quand il dévorait déjà les pages de Vogue dans le salon parental, et a commencé à chiner à l’âge de 15 ans, lors de sa période "gothique". Originaire du Jura, Yvo s’installe à Lyon pour ses études de littérature et de communication. Il commence à travailler comme journaliste et rencontre son acolyte, Patrick Pierre, en 2006, acheteur pour un grand groupe international avec il qui partage la même passion. Ils passent alors leur temps libre à chiner et décident d’ouvrir leur propre boutique en 2007.
"Se faire plaisir à moindre coût"
"On ne peut faire ce genre d’activités si l’on n’est pas passionné", précise Yvo. "On a notre identité et une sélection pointue grâce à notre réseau d’adresses". Si il déniche des raretés dans leurs départements d’origine, le Doubs et la Drôme, le couple voyage aussi beaucoup à l’étranger et ramène des pièces exclusives de Bruxelles, Amsterdam, Barcelone ou encore New-York… ville de leur égérie. "Nous sommes fans de la série et de son personnage principal, Carrie, dont nous adorons le look et l’élégance", s’enthousiasme Yvo. Un style impulsé par la styliste Patricia Field qui aime "mélanger vêtements de couturiers, grande distribution et pièces vintage pour une allure incroyable, moderne et toujours juste !".
Pour Yvo, le secret de leur succès réside aussi dans l’attractivité de leurs tarifs, car "le vintage, c’est se faire plaisir à moindre coût.". Pour les vêtements de marque, il faut compter de 15 à 25 euros et pour ceux de couture ou haute-couture, de 30 à 120 euros, comme pour "cette superbe veste Saint-Laurent", présentée actuellement. Foulards et accessoires sont également à prix tout doux. "La clientèle lyonnaise a une réelle notion de la mode. Notre sélection s’adresse, en général, aux jeunes femmes de plus de 20 ans, mais l’essentiel de notre clientèle se situe entre 30 et 50 ans. Nous avons même eu récemment une cliente âgée de plus de 70 ans !".
Grâce à sa boutique en ligne, Carrie Bradshop s’exporte aussi à l’étranger, avec des commandes provenant d’Italie, d’Australie, des Etats-Unis ou du japon. La boutique collabore aussi avec des costumières de théâtre ou de l’opéra de Lyon. Et certaines célébrités y font également leur shopping, à l’instar des Brigitte, "qui nous ont pris un sac et une veste" ou des comédiennes Romane Bohringer et Rachida Brakni. Dernière rencontre en date, celle du musicien lyonnais André Manoukian qui ne manquera certainement pas de revenir profiter du tout nouveau corner hommes à l’étage.
17 rue Romarin, Lyon 1
D. S.