Créée en 2009 par Johanna Benedetti, la marque éponyme "Les Poupées" connaît un succès grandissant qui la porte bien au-delà du cœur du 1er arrondissement de Lyon.
Véritable couteau suisse, Johanna Benedetti jongle entre les commandes à envoyer, la mise en place de sa nouvelle collection, les membres de son équipe et la rentrée scolaire scolaires des enfants. La future quadra ne s'en cache pas : "Je suis une hyperactive !"
Adepte des circuits courts, la créatrice travaille beaucoup avec des entreprises lyonnaises, notamment pour les tissus imprimés. Cette ancienne élève de Supdemod, qui avait déjà appris à coudre plus jeune auprès de sa grand-mère, tire cette orientation de ses premières expériences professionnelles.
Après quelques années à exercer comme modéliste freelance pour des compagnies de théâtre ou des marques émergentes, Johanna devient styliste pour des entreprises d'import-export où elle "apprend les ficelles du métier." La production de ses modèles est réalisée en Chine, ce qui lui pose rapidement un problème éthique : "Mon travail était passionnant, mais j'ai vite ressenti un dysfonctionnement par rapport au circuit commercial. A l'époque, la Chine était le Bangladesh d'aujourd'hui, avec les inégalités et les conditions pénibles que l'on connaît. J'ai voulu sortir de ce système et proposer quelque chose de différent."
Une petite entreprise qui ne connaît pas la crise
Forte de son "expérience de freelance", Johanna fixe alors son modèle économique, "plus authentique", basé sur la fabrication locale, la production de petites collections et la vente directe : en 2009, sa marque "Les Poupées" est lancée et s'installe dans les Pentes. Un local divisé en deux, la boutique au rez-de-chaussée et l'atelier au premier étage, qu'elle n'a pas quitté depuis. Mais où elle s'est progressivement entourée ; Johanna est aujourd'hui une véritable chef d'entreprise, à la tête d'une équipe de quatre salariés dont une responsable du commerce en ligne.
Une dernière embauche provoquée par la crise sanitaire : "Contre toute attente, lors du premier confinement, le shop en ligne a explosé et nous nous sommes retrouvés complètement dépassés." En dépit cet essor de demande et de croissance, qui continue aujourd'hui, Johanna avoue "avoir perdu pied" à cette période et ressenti le besoin de se recentrer : "L'important, c'est être bien dans ce que l'on fait, au moment où on le fait."
La créatrice souhaite ainsi conserver une entreprise à taille humaine et une temporalité d'artisan, loin des diktats de l'industrie : "A notre rythme, nous réinventons le monde de la mode". Une mode éthique, responsable et de qualité, entièrement faite à la main dans son atelier. Johanna définit sa marque comme classique "avec des coupes intemporelles", auxquelles elle va apporter "des touches de folie et de fantaisie" par des couleurs vives ou des imprimés audacieux. Elle revisite également les chemises blanches, un standard dans sa boutique, et aime créer des vêtements transversaux qui s'accommodent à différentes occasions ; le tout à prix doux. Destinée surtout "aux femmes actives entre 25 et 50 ans", "Les Poupées", avec quatre collections par an, n’a certainement pas achevé son ascension.
D. S.
Les Poupées
10 rue romarin, Lyon 1