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Christophe Mortemousque

Christophe Mortemousque

Président de Palladium

Président de Palladium Présentez-vous et racontez-nous votre parcours.
J'ai 43 ans et je suis originaire du sud ouest de la France. J'ai fait l'INSEEC (école de commerce) à Bordeaux. J'ai commencé ma vie professionnelle dans le groupe SFA en tant que responsable commercial et marketing. En 1997, je suis rentré chez Palladium comme directeur marketing. J'ai rapidement pris la direction du service puis la présidence en 2002. C'est en 2006 que j'ai racheté la société à nos actionnaires américains de l'époque. Dés le rachat j'ai décidé de repositionner la marque en terme de marketing produit. En 2008, K-Swiss, un autre groupe américain, m'a sollicité pour racheter la marque. Ils avaient un projet industriel très intéressant, une stratégie de diversification performante et une offre financière honnête, en bref un ensemble d'éléments qui m'a convaincu. Depuis 2008, je suis toujours président de la société Palladium France. Aujourd'hui l'activité est scindée en trois pôles : les états-unis, le siège du groupe qui gère l’Amérique et l’Asie ; Amsterdam qui s'occupe de l'Europe du nord ; la France qui est chargée du pays pour Palladium et du monde entier pour la 2ème marque, PLDM by Palladium.

Racontez-nous la naissance de la marque.
Palladium est née en 1947 avec le groupe Phoenix d'un besoin de vendre une matière première : le caoutchouc. « L'Originale » a été dessinée pour les besoins de l'armée. De 1947 à 1960, la chaussure a été vendue dans les magasins de chasse, de pêche pour son côté fonctionnel : souplesse,  résistance, toile spécifique... En parallèle, la marque était positionnée sur le marché du sport et est devenue la référence pour la chaussure technique. Suite à l'arrivée de Nike et d'Adidas sur le marché français, Palladium a perdu sa place de leader et a préféré se repositionner sur son produit historique. Cette chaussure est devenu un phénomène de mode grâce à l'un de nos agent américain issu de la culture gay, qui a introduit le modèle dans la communauté en inventant la tige basse sur le bottillon original. Cette version plus urbaine a remporté un vif succès sur New-York puis à Londres dans une boutique sur Neal street. C'est de là que part le phénomène planétaire.

Aujourd'hui Palladium ce n'est plus caoutchouc et toile mais design et lignes épurées,  pourquoi avoir élargi vos gammes de produits ?
Evidemment pour plaire au plus grand nombre. Aujourd'hui nous avons deux marques : Palladium qui commercialise uniquement le modèle original mais aussi PLDM by Palladium. Cette dernière est la version sportswear qui suit les tendances mode mais toujours avec une pointe de notre empreinte. 

Votre savoir-faire reste-t-il le même ? La résistance de vos modèles est-elle encore votre principale force?
Bien sur puisque c'est ce qui nous permet de garder notre légitimité en tant que marque et de pouvoir signer « by Palladium ». Aujourd'hui Palladium est et restera synonyme de robustesse et de qualité. Il est important de savoir que l'on fabrique en Europe afin de conserver notre qualité.

Qui sont vos clients ?
Nous avons deux types de clients. D'abord les chausseurs traditionnels ou les boutiques multi-marques. Mais également pas mal de grands comptes sites internet. On compte 1200 clients en France et 2000 à l'international.

Et les clients de vos clients ?
Sur Palladium le cœur de cible est 16-25 ans alors que sur PLDM le positionnement est plus âgé. Cela s'explique parce que les produits sont hauts de gamme donc un peu plus cher. Notre clientèle est plus fidèle. La vocation de PLDM est de suivre les tendances tout en étant généraliste pour éviter le phénomène de délaissement lorsqu'une mode passe.

Existe-t-il des boutiques Palladium ?
On vient juste d'ouvrir la première à Paris rue du Faubourg Saint-Antoine qui était une boutique test. Aujourd'hui on a de plus en plus de demande d'ouvertures. On va commencer par se développer sur Paris parce qu'il y a de moins en moins de multi-marques en raison du coût des loyers. Si on veut être présent sur ce marché, nous n'avons plus le choix que d'avoir nos propres enseignes.

Christophe, avez-vous conscience de manipuler au quotidien le produit préféré des femmes : la chaussure ?
C'est un produit très passionnant parce qu'il y a un côté affectif et un côté créatif. A chaque collection on repart de zéro, notre quotidien est donc rythmé par les tendances. Il y a une part de séduction dans ce produit puisque, comme vous le dites, la chaussure est une icône pour les femmes. Tout ça est vraiment satisfaisant surtout quand nos modèles plaisent.

Que prépare Palladium en 2014 ? 

L'ouverture des deux, trois boutiques à Paris pour implanter notre marque en nom propre. Faire croître PLDM à l'international parce qu'il y a un potentiel à exploiter.

Propos recueillis par Oriana Marc